Les citoyens tessinois ont approuvé dimanche la fin de la rente à vie des conseillers d'Etat. Démissionnaire ou non réélu avant 55 ans, il recevra à l'avenir une indemnité de départ. S'il est plus âgé, un revenu transitoire lui sera versé jusqu'à la retraite.
Cette modification de la loi sur la rémunération et les pensions des membres du Conseil d'Etat datant de 1963 a passé le cap populaire par 51'807 voix contre 47'643, soit 52,1% de oui. La participation a atteint 47,3%. La loi ne s'appliquera pas aux membres du gouvernement actuel, mais seulement à ceux élus après son introduction.
Comme c'est déjà le cas aujourd'hui, le revenu transitoire doit être réduit ou supprimé si un ancien membre du gouvernement obtient un certain salaire annuel grâce à une nouvelle activité professionnelle. En outre, les cotisations des conseillers d'Etat à la caisse de pension seront nouvellement versées à la caisse de pension cantonale. L'indemnité de départ et le revenu de transition sont globalement moins chers que la solution actuelle.
L'abolition de ces rentes à vie pour les magistrats est dans l'air du temps. Les Genevois vont bientôt se prononcer sur une initiative après que le Grand Conseil l'a acceptée. Fribourg a été le dernier en date des cantons romands à supprimer cette rente. Le Valais a été le premier à faire le pas, en 2014. Le Jura a suivi en 2017. Dans le canton de Vaud, le POP a déposé une motion au parlement. A Neuchâtel, la rente à vie existe encore, selon l'âge du bénéficiaire.
Valoriser les produits locaux
Les Tessinois ont également dit oui dimanche à une modification de l'article 14 de la constitution cantonale, qui concerne la souveraineté alimentaire du canton. Par 61'757 voix contre 37'618, ils se sont prononcés en faveur d'une meilleure protection des terres arables au dans le canton, ainsi qu'une valorisation de la production et de la distribution des denrées alimentaires locales. Ceci doit permettre d'augmenter le degré d'autosuffisance cantonal.
Les partisans sont convaincus que le nouvel article permettra de réduire le gaspillage alimentaire. Les chaînes d'approvisionnement courtes et la coopération locale seront davantage soutenues et les produits locaux tessinois globalement valorisés.
Les opposants craignent que la nouvelle disposition puisse entraîner des coûts supplémentaires pour les citoyens et qu'elle crée une bureaucratie superflue. Le principe de la sécurité alimentaire est déjà inscrit dans la loi, ont-ils fait valoir en vain.
/ATS