Le copilote éthiopien qui avait détourné un avion sur Genève en février 2014 sera jugé en avril au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. L'homme était en complète paranoïa au moment des faits. Son procès déterminera les mesures thérapeutiques qui seront ordonnées.
Le Ministère de la Confédération (MPC) le considère non responsable de ses actes et demandera une mesure juridique, a-t-il indiqué samedi à l'ats, confirmant un article du Tagesanzeiger et du Bund.
Le détournement du vol reliant Addis-Abeba à Rome est survenu le 17 février 2014. Profitant de l'absence du pilote de l'avion parti aux toilettes, le copilote s'était enfermé dans le cockpit et avait pris le contrôle de l'appareil pour le faire atterrir à Genève. L'homme n'était pas armé.
Persécuté
Une fois l'avion avec 202 personnes à bord immobilisé sur le tarmac genevois, le pirate de l'air était sorti du Boeing 757-300 par une des fenêtres du cockpit au moyen d'une corde et s'était immédiatement rendu à la police. Il avait expliqué être menacé dans son pays et qu'il était venu en Suisse pour demander l'asile politique.
Les passagers avaient dû un à un et les mains sur la tête quitter l'appareil d'Ethiopian Airlines cerné par des unités de police spéciales avant d'être fouillés. Le trafic aérien avait été perturbé à Genève-Cointrin, car aucun autre avion n'avait pu décoller ou atterrir.
Non punissable
Le MPC a lancé une procédure pour séquestration, enlèvement et perturbation du trafic. Selon les experts psychiatriques, l'homme était en complète paranoïa au moment des faits, incapable de discernement et donc non punissable.
Pour cette raison, le MPC n'a retenu aucune charge contre l'Ethiopien. Il continuera certainement d'être traité en milieu fermé comme c'est le cas depuis un an, notamment dans l'établissement pénitentiaire genevois Curabilis.
Un tribunal de son pays l'a reconnu coupable de piraterie aérienne et condamné à 19 ans et 6 mois de prison en son absence, Berne ayant refusé son extradition en Ethiopie.
/ATS