Le réchauffement perturbe quasi tous les aspects de la vie

Quasiment tous les aspects de la vie sur la planète, des gènes aux écosystèmes dans leur totalité ...
Le réchauffement perturbe quasi tous les aspects de la vie

Le réchauffement perturbe quasi tous les aspects de la vie

Photo: Keystone

Quasiment tous les aspects de la vie sur la planète, des gènes aux écosystèmes dans leur totalité, sont affectés par le réchauffement du climat, conclut une étude publiée jeudi. De quoi craindre des conséquences néfastes pour les populations humaines.

Selon ces chercheurs, plus de 80% des processus écologiques qui sont essentiels pour la santé des écosystèmes marins, d'eau douce et terrestres montrent des signes de stress et d'altération en réponse au changement climatique. Ils citent par exemple un impact sur la diversité génétique ou les migrations saisonnières des oiseaux.

'L'ampleur des perturbations déjà provoquées sur la nature par le réchauffement est tout simplement époustouflante', juge le directeur de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), Inger Andersen.

Il cite des conséquences comme un accroissement des espèces nuisibles, une explosion des maladies infectieuses, une diminution de la productivité des pêcherie et une réduction des rendements agricoles.

'Nous avons maintenant des preuves qu'une hausse de seulement un degré Celsius sur la planète a des effets majeurs qui se font déjà sentir', explique Brett Scheffers, professeur adjoint à l'Université de Floride et chercheur à l'IUCN. Il est l'un des co-auteurs de ces travaux parus dans la dernière livraison de la revue américaine Science.

Modifications significatives

Ces chercheurs ont analysé les résultats de plusieurs études sur 94 processus écologiques.

'Cette hausse de la température entraîne des modifications physiologiques et physiques significatives chez les espèces comme un changement de leur taille ou les force à se déplacer vers de nouveaux habitats', dit-il.

Le réchauffement a ainsi provoqué des changements d'une telle ampleur que de nombreux écosystèmes deviennent méconnaissables, pointent les auteurs. La toundra arctique est de ce fait de plus en plus dominée par des organismes vivants normalement dans des régions tempérées. Et les écosystèmes marins comptent aussi de plus en plus d'organismes tropicaux.

Evolution

Mais cette étude suscite aussi l'espoir qu'un grand nombre de réponses pourraient être exploitées pour le développement de mesures d'adaptation en ce qui concerne l'agriculture, l'élevage et les pêcheries, estiment ces scientifiques. Dans des récoltes comme le blé ou le houblon, des variétés domestiquées sont croisées avec des variétés sauvages pour maintenir le potentiel d'évolution de ces plantes au changement climatique.

Le changement des processus écologiques peut aussi compromettre la capacité des écosystèmes à aider à minimiser l'impact du réchauffement climatique, préviennent les auteurs.

Des écosystèmes sains contribuent à l'adaptation au changement climatique en captant d'importantes quantités de dioxyde de carbone (CO2) régulant ainsi le climat et réduisant les risques liés aux réchauffement comme des inondations, la montée du niveau des océans ou des sécheresses.

'Message très clair'

'Les résultats de cette étude sont un message très clair aux responsables de la planète au moment où se tient la conférence sur le climat (COP22) à Marrakech (Maroc)', pointe Inger Andersen. 'Réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger les écosystèmes dont nous dépendons est une question pressante pour notre survie', ajoute-t-il.

'Ces travaux ont d'importantes implications pour les accords internationaux sur le réchauffement de la planète', insiste Wendy Foden, président du groupe sur le changement climatique de l'IUCN, qui est basé à l'université de Stellenbosch en Afrique du Sud.

Les engagements pris par les pays pour réduire leurs émissions de CO2 dans le cadre de l'accord de Paris en décembre 2015 limiteraient la hausse moyenne des températures du globe à environ trois degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle, relève-t-il. 'Or nous observons déjà des impacts sévères dans l'ensemble des écosystèmes avec une hausse de un degré', insiste-t-il.

/ATS


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