Le chômage a poursuivi sa baisse en Suisse en mai pour le quatrième mois consécutif malgré le franc fort. Le nombre de chômeurs a reculé de 4782, à 136'349 personnes.
Le taux de chômage a diminué de 0,1 point par rapport à avril à 3,2%. Désaisonnalisé, le coefficient est resté stable à 3,3%, selon les chiffres publiés mardi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Sur un mois, l'effet saisonnier positif, principalement dans la construction et l'hôtellerie, a plus que compensé la dégradation conjoncturelle, a relevé le chef de la Direction du travail du SECO Boris Zürcher lors d'une conférence téléphonique.
La détérioration de la conjoncture se ressent néanmoins de façon sensible sur le marché du travail. Le nombre de chômeurs a augmenté en mai de 6039 personnes (+4,6%) par rapport au mois correspondant de l'année précédente. Globalement il est plus difficile de trouver un nouvel emploi, résume Boris Zürcher.
Branches exportatrices sous pression
Pénalisées par le franc fort, les branches orientées vers l'exportation, comme le secteur manufacturier, la métallurgie et l'électrotechnique, ont connu une forte hausse du chômage. La tendance est également à la hausse dans la construction. Le commerce de détail a évolué en ordre dispersé, tandis que le secteur de la santé affiche sa résistance, note Boris Zürcher.
L'ensemble des demandeurs d'emplois inscrits se chiffre à 192'798 personnes, soit 6548 de moins que le mois précédent, mais 8362 (+4,5%) de plus qu'en mai 2014. Les places vacantes annoncées aux offices régionaux de placement (ORP) ont diminué de 287 en mai, passant à 9929.
L'évolution du marché du travail correspond aux pronostics du SECO. Le groupe d'experts de la Confédération table sur un taux de chômage en 2015 de 3,3% en moyenne annuelle, selon ses dernières anticipations formulées en mars. Le Secrétariat d'Etat à l'économie dévoilera mardi prochain ses nouvelles prévisions.
Taux le plus haut à Genève
Le taux de chômage a diminué dans quasiment l'ensemble des cantons romands en mai, à l'exception notable de Genève. Ce dernier affiche le coefficient le plus élevé à 5,5%, stable par rapport au mois précédent.
L'effectif des chômeurs à Genève a reculé de 86 personnes sur un mois à 12'851. A Neuchâtel, le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 5,3% pour un total de 4683 chômeurs (-206).
Le canton de Vaud affiche un coefficient de 4,8% (-0,2 point). Le nombre de chômeurs y a diminué de 585 à 18'012 personnes. En Valais, le taux de chômage a connu une baisse sensible de 0,5 point pour des raisons saisonnières à 3,8% pour un effectif de 6228 personnes (-750).
Dans le canton de Jura, le taux de chômage a fléchi de 0,1 point à 3,9%. Le nombre de chômeurs y a reculé de 42 pour s'inscrire à 1394 personnes. Fribourg reste le seul canton romand avec un taux inférieur à la moyenne nationale, à 2,8% (-0,1%), soit 4292 chômeurs (-164).
Davantage de chômage partiel
Le Tessin affiche de son côté une baisse du taux de chômage de 0,2 point à 3,5%. Dans les cantons de Zurich et Berne, le coefficient a baissé de 0,1 point à respectivement 3,4% et 2,4%. La palme du taux le plus bas revient au demi-canton d'Obwald avec un coefficient stable à 0,9%.
Le chômage partiel, instrument possible pour pallier l'abandon du taux plancher de l'euro à la mi-janvier, a également continué d'augmenter. En mars, dernier mois où la statistique est disponible, les réductions de l'horaire de travail ont touché 5066 personnes, soit 1473 de plus (+41%) que le mois précédent.
Le nombre d'entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 119 unités, passant à 519. Celui des heures de travail perdues affiche une hausse de 72'540 unités, soit environ un tiers, à 295'818 heures. Boris Zürcher relativise cependant cette forte hausse qui intervient à un bas niveau.
/ATS