Les 46e César s'ouvrent en célébrant la diversité

Les César ont démarré vendredi en récompensant deux acteurs noirs comme meilleurs espoirs, ...
Les 46e César s'ouvrent en célébrant la diversité

Les 46e César s'ouvrent en célébrant la diversité

Photo: KEYSTONE/EPA/BERTRAND GUAY / POOL

Les César ont démarré vendredi en récompensant deux acteurs noirs comme meilleurs espoirs, Jean-Pascal Zadi et Fathia Youssouf. Les récompenses du cinéma français avaient été accusés l'an dernier d'entre-soi et de manque de diversité.

'Chaque génération doit trouver sa mission, l'accomplir ou la trahir', a déclaré Jean-Pascal Zadi en recevant son prix pour 'Tout simplement noir', citant l'essayiste Frantz Fanon.

'Ma mission, c'est la mission de l'égalité', a-t-il ajouté, soulignant que son film parlait 'avant tout d'humanité', et remerciant des acteurs et cinéastes noirs ou issus de la diversité qui ont 'ouvert la brèche' avant lui, d'Omar Sy à Ladj Ly.

Jean-Pascal Zadi, 40 ans, est l'auteur, réalisateur (avec son ami John Wax) et principal interprète de 'Tout simplement noir', un premier long-métrage, qui a cartonné en salles.

Le film, un faux documentaire, réunit un grand nombre de personnalités noires et métisses, ainsi que des 'guests' blancs, comme Mathieu Kassovitz ou Jonathan Cohen. Il suit le parcours d'obstacles de JP, un acteur raté, pour organiser la première grosse marche de contestation noire en France.

Autodidacte

Avant 'Tout simplement noir', il avait sorti un documentaire sur le rap (2005) et trois films auto-produits, 'Cramé' (2008), 'African gangster' (2010) et 'Sans pudeur ni morale' (2011), sortis uniquement en DVD mais qui ont plutôt bien marché. Cet autodidacte a grandi dans les environs de Caen (ouest) auprès de dix frères et soeurs, d'une mère femme de ménage et d'un père qui vivait de petits jobs.

'J'aimerais dire à toutes les personnes de mon âge qui veulent faire du cinéma ou qui ont une passion de suivre leurs rêves, car c'est le plus important', a déclaré avant lui Fathia Youssouf, récompensée à seulement 14 ans pour son rôle dans 'Mignonnes' de Maïmouna Doucouré.

Jeune lauréate

Elle est ainsi devenue l'une des plus jeunes lauréates des récompenses du cinéma français pour ce rôle d'adolescente intégrant un groupe de danse formé par d'autres filles de son quartier.

La jeune fille, qui a grandi en Bretagne, a répondu par hasard à un casting sur Facebook. Elle a tapé dans l'oeil de la réalisatrice franco-sénégalaise Maimouna Doucouré qui l'a choisie parmi 700 jeunes filles auditionnées pour ce personnage inspiré de sa propre enfance.

Fathia Youssouf a fait partie de la liste des 20 meilleures actrices en 2020 selon le New York Times, pour ce personnage tiraillé entre les règles d'une famille sénégalaise polygame et la tyrannie des réseaux sociaux et des selfies. Le film 'Mignonnes', diffusé sur Netflix hors de France, avait suscité de vifs débats aux Etats-Unis, la droite américaine l'accusant notamment d'hypersexualiser des enfants.

Choisi pour représenter la France aux Oscars, 'Deux' de Filippo Meneghetti, une histoire d'amour entre deux septuagénaires, a remporté vendredi le César du meilleur premier film. 'Je suis tout seul et c'est injuste !', a réagi sur la scène de l'Olympia, à Paris, le jeune réalisateur italien, saluant toute son équipe.

'Deux' raconte l'histoire de deux retraitées, Nina (Barbara Sukowa) et Madeleine (Martine Chevallier), qui vivent une histoire d'amour aussi secrète que passionnée depuis des décennies. Les deux actrices principales du film sont toutes deux en lice pour le César de la meilleure actrice.

/ATS
 

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