Les Etats ne sont pas suffisamment préparés à affronter la cybercriminalité, estime André Kudelski, directeur général du spécialiste éponyme vaudois de la sécurisation des contenus numériques et interactifs. 'On a tort de n'y voir qu'une question technologique'.
'En réalité, c'est plus complexe', a indiqué l'entrepreneur vaudois dans une interview accordée au Matin Dimanche, dans le cadre du Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR), qui s'est terminé samedi. ' Ici aussi, la numérisation fait son travail, en reliant toutes nos activités aux objets de la vie.'
'Internet est devenu une porte d'entrée pour agir sur des biens physiques, comme prendre le contrôle d'une centrale électrique ou voler des dossiers médicaux', explique André Kudelski dans les colonnes de l'hebdomadaire dominical romand. 'Et même prendre le contrôle d'un missile.'
Entité dédiée chez Kudelski
'Les possibilités sont devenues très attractives pour des pirates à la recherche d'exploits', avertit l'entrepreneur de Cheseaux-sur-Lausanne (VD). 'Tout récemment, j'ai constaté, à la suite d'une attaque du réseau électrique en Ukraine, que ce pays était mieux protégé que bien des pays développés.'
Et la Suisse, à ses yeux, constitue une cible, 'car notre richesse est attrayante'. 'Les pirates sont souvent motivés par des éléments économiques', ajoute André Kudelski, en précisant que l'entité dédiée à la cybercriminalité de son entreprise se développait bien. L'activité devrait rapidement être étendue au-delà de la Suisse.
/ATS