Les Suisses oscillent entre responsabilité et besoin de sécurité

La plupart des adultes se sentent en sécurité en Suisse, mais près de 40% disent éviter certains ...
Les Suisses oscillent entre responsabilité et besoin de sécurité

Les Suisses oscillent entre responsabilité et besoin de sécurité

Photo: KEYSTONE/GAETAN BALLY

La plupart des adultes se sentent en sécurité en Suisse, mais près de 40% disent éviter certains endroits lorsqu’ils y sont seuls. Cette proportion est de 27% chez les hommes et 53% chez les femmes, selon un sondage de l'Association suisse d'assurance (ASA).

Pour les femmes, les zones à éviter sont souvent des lieux déserts comme les passages souterrains ou les parkings, a indiqué vendredi l'ASA dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée des assureurs. La principale raison citée est la peur du risque d'agression.

Fait intéressant, les femmes ne sont pas les seules à éviter certains lieux plus que d’autres, c’est également le cas des répondants situés politiquement à droite. Ceux-ci évitent cependant plutôt les 'quartiers à problèmes' ou d’autres secteurs urbains.

D’une manière générale, la 'liberté de mouvement' et 'l’absence de peur' sont des aspects essentiels en matière de sécurité et de liberté pour les femmes. Là encore, les concordances sont importantes avec les personnes situées à droite de l’échiquier politique.

Perte d'emploi en tête

Lorsqu’il est question d’évaluer les risques encourus individuellement dans la vie, la perte d’emploi arrive en pole position: 21% considèrent le risque à moyen terme comme important. Une atteinte à la vie et à l’intégrité physique semble beaucoup moins probable (9%).

Au regard de la fréquence effective, le risque d’une telle atteinte est souvent surestimé, note l'ASA, tout comme celui d’être touché par une catastrophe naturelle majeure. En la matière, trois quarts des personnes interrogées pensent que de tels phénomènes climatiques vont se multiplier à l’avenir.

Les adultes suisses disent prendre des 'risques déraisonnables' essentiellement lorsqu’ils sont au volant de leur véhicule, même s’ils ne se considèrent pas eux-mêmes comme particulièrement téméraires dans ce domaine. C’est en matière d’assurances et de placements financiers qu'ils se jugent le moins 'déraisonnables'.

Assistance à la conduite

Pour une majorité relative des répondants, les systèmes d’assistance à la conduite permettent d’améliorer la sécurité sur les routes, ce qui n’est pas le cas des véhicules autonomes. Seulement 18% pensent qu'ils contribueront à l’accroissement de la sécurité; ils sont 42% à craindre l’inverse.

Dans le secteur financier aussi, les personnes interrogées redoutent une progression de l’insécurité. Cette crainte porte surtout sur les cryptomonnaies et les bitcoins.

Par ailleurs, aucune majorité ne se dessine en faveur d’une surveillance policière en ligne sans présomption concrète. Les ingérences dans la liberté individuelle ne sont pas acceptées facilement, souligne l'ASA.

Sports à risque

Ainsi, seuls 19% des répondants sont favorables à une interdiction du base jumping, un sport à risque qui donne régulièrement lieu à des accidents mortels. Parallèlement, beaucoup jugent que celui qui court sciemment des risques particuliers doit en assumer les conséquences.

Seul un tiers des personnes interrogées considèrent qu’en cas d’accident consécutif à la pratique d’un sport à risque, l’assurance doit prendre en charge l’intégralité des frais médicaux de la personne concernée.

Cette préconisation de l’application du principe du responsable-payeur est encore plus prononcée à l’encontre des personnes qui se rendent dans des pays dangereux en dépit des avertissements des pouvoirs publics et qui y sont victimes d’enlèvements.

A contrario, il est plutôt surprenant de constater que 65% des sondés soutiennent l’introduction de l’obligation du port du casque à vélo. Ici, l’ingérence dans la liberté individuelle semble manifestement moins grave, selon le communiqué.

Difficultés financières

En cas de difficultés financières, la plupart des répondants disent puiser en premier lieu dans leur propre épargne. Puis ils se tournent vers leur famille et, en dernier ressort, s’en remettent à l’Etat social.

Pour autant, l’inquiétude quant au filet de sécurité financier permettant de garantir les moyens de subsistance est largement répandue. Seulement 36% considèrent que leur besoin de sécurité financière à la retraite est couvert. Trois quarts s’attendent à ce qu’il y ait moins d’argent disponible à l’avenir pour les rentes AVS.

Alors que seulement une minorité souhaite retirer son avoir de la caisse de pension sous forme d’un versement unique en capital, une nette majorité se prononce contre la suppression de la liberté de choix entre le versement sous forme d’une rente mensuelle et le retrait en capital.

Ce 'Monitoring de l'ASA sur la sécurité 2018' a été réalisé par l’institut de recherche sotomo, qui a interrogé 10'401 personnes représentatives de la population entre le 21 mars et le 4 avril 2018. L’Académie militaire de l’EPFZ a également participé à cette recherche.

/ATS
 

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