Les jeunes sont aujourd'hui connectés en permanence. Pour communiquer, s'informer, jouer ou surfer. Ils sont remplis de paradoxes, notamment dans leurs choix de vie. Leurs préoccupations restent stables, selon le Baromètre de la jeunesse 2016 du Credit Suisse.
Ainsi l'immigration en général, l'asile en particulier représentent la principale préoccupation des Suisses de 16 à 25 ans, selon le sondage réalisé par l'Institut gfs.bern. Alors que près d'un jeune sur cinq s'en souciait en 2010, ils sont presque un sur deux aujourd'hui. Mais le constat n'est pas nouveau.
Les thèmes des étrangers et des réfugiés étaient déjà en tête de la liste des principaux problèmes des jeunes en Suisse l'an dernier, selon le Baromètre 2015 du CS. Après avoir explosé, la part des jeunes qui s'en inquiètent s'est stabilisée.
Comme pour leurs aînés, la protection de l'environnement, le chômage, la corruption ou le terrorisme viennent après, contrairement aux trois autres pays, le Brésil, les Etats-Unis et Singapour, où 1048 jeunes ont été sondés comme en Suisse. Tandis que les problèmes auxquels elle contribue restent propres à chaque pays, la globalisation gomme en revanche les différences dans bien des domaines.
Le Baromètre du CS montre ainsi des similitudes quant à l'intensité de la consommation d'internet par les jeunes et leurs ambitions dans la vie. Ils veulent tout avoir: faire carrière mais aussi assurer un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle, être indépendant et travailler pour une multinationale, épargner moins mais devenir propriétaire de leur logement, écrit Credit Suisse mardi dans un communiqué.
Politique
Le monde politique a bien saisi le rôle central que joue la toile chez les jeunes, constate le Baromètre. En cette année où internet fête son 25e anniversaire, les responsables politiques dans le monde entier n'ont jamais déployé autant d'efforts pour s'adresser aux jeunes à travers le réseau et les médias sociaux notamment.
La majorité des personnes interrogées en Suisse et à l'étranger estiment positif le fait de pouvoir commenter et aborder en ligne les thèmes politiques: selon eux, c'est un avantage pour la politique.
Mais les jeunes sont aussi conscients des aspects négatifs du monde virtuel, notamment en ce qui concerne les 'shitstorms' (vagues d'indignation ou flots d'insanités) et les informations politiques potentiellement manipulées sur Facebook et Twitter, souligne le CS.
Là aussi une différence apparaît entre la Suisse et les trois autres pays: alors qu'ils sont en Suisse à peine 39% à l'affirmer, une majorité des jeunes Brésiliens, Américains et Singarouriens prétendent que Facebook, Twitter et les commentaires en ligne rendent la politique plus intéressante et incitent à s'y engager davantage.
Médias
La consommation des médias révèle un autre paradoxe. Les journaux gratuits restent le principal moyen d'information des 16-25 ans. C'est le cas pour près de deux tiers d'entre eux, alors qu'ils étaient encore trois quarts il y a six ans. Il ne faut pas voir dans cette baisse un déplacement vers d'autres formes d'information. Les jeunes qui s'informent rarement, voire pas du tout sont en hausse constante, constate le Baromètre 2016.
S'ils restent assez fidèles aux titres, les jeunes changent en revanche de canal de diffusion, préférant de plus en plus la version numérique au papier. S'agissant de la confiance qu'ils accordent, les canaux entièrement numériques tels que Facebook, YouTube et Twitter arrivent paradoxalement en fin d'un classement dominé par la RTS, la NZZ et le Tages-Anzeiger.
/ATS