Les investisseurs se battent actuellement pour les grains de café arabica. Les prix sont au plus haut de la décennie. Les caprices de la météo et des problèmes de livraison expliquent le renchérissement.
L'année dernière, en pleine pandémie, la consommation de café à la maison n'a pas compensé la baisse des ventes dans les bars, cafés et restaurants. Mais depuis quelques temps, les prix progressent. Le contrat à terme pour la variété arabica a progressé de 2,425 dollars par livre cette semaine, pas loin du double de ce que cela coûtait il y a un an, alors que la livre se négociait à 1,30 dollar.
Les difficultés de livraison ont provoqué des achats de panique, expliquent les analystes de Rabobank. Et les regards se tournent vers l'important pays producteur qu'est le Brésil. Une grève des conducteurs de camions provoque en effet des livraisons de moindre taille dans les ports, ce qui allonge les délais de livraisons à 100 jours, contre 30 jours avant la pandémie.
En Inde, en Ethiopie et au Vietnam, la crise pandémique a également provoqué des problèmes de production. Le port d'Ho-Chi-Minh, une des plaques tournantes majeures pour les grains de café, a vu son activité largement restreinte avec les confinements.
Caprices de la météo au Brésil
Au Brésil, la météo défavorable a conduit à une récolte décevante, écrit l'analyste spécialisé sur les matières premières Carsten Fritsch de Commerzbank. Le pays est en outre depuis deux ans dans une phase de récoltes plutôt faible. Selon l'agence de notation Fitch, le phénomène météorologique 'La Niña' pourrait provoquer d'autres problèmes.
Les secousses du monde politique sont un problème supplémentaire à la production de café, en plus des difficultés dans le fret maritime.
Pour ces raisons, M. Fritsch s'attend à ce que les prix du café continuent de progresser.
Les consommateurs risquent bientôt de devoir porter la main au portemonnaie. En Allemagne, le géant du café Tchibo, qui domine son marché d'origine, a relevé ses prix l'été passé pour la première fois en quatre ans.
En Suisse, les détaillants observent la situation attentivement et envisagent des hausses de prix, selon un sondage effectué par AWP.
Un porte-parole de Denner souligne ainsi qu'une hausse des prix pour le café n'est pas à exclure. 'Nous sommes actuellement en cours de négociation avec nos fournisseurs pour limiter autant que possible les effets de la hausse des coûts du café sur notre clientèle', assure-t-il.
Chez Aldi Suisse, 'l'augmentation de la demande de café, ainsi que les effets climatiques et de la pandémie sur la production de la matière première' se font sentir. Jusqu'à présent, les relèvement de prix ont toutefois pu être évitée, tout comme pour le concurrent Lidl Suisse.
Même son de cloche pour les deux géants du commerce de détail Coop et Migros. Coop précise que d'éventuelles hausses de prix seront communiquées si nécessaires dans son magazine.
/ATS