La chancelière allemande Angela Merkel a mis en garde mercredi contre la diffusion de fausses informations sur l'internet et les réseaux sociaux. Autant d'informations qui font le lit du populisme, selon elle.
'Je crois que nous ne devons pas sous-estimer ce qui se passe (...) avec la digitalisation et internet', a-t-elle assuré dans un discours de politique générale devant les députés du Bundestag. 'Nous avons aujourd'hui beaucoup de gens qui consultent des médias qui sont basés sur des règles bien différentes' des critères journalistiques en vigueur jusqu'à récemment.
'Je ne veux pas dire que ce sont les seules raisons' de la montée du populisme, mais 'je voudrais faire remarquer que la façon dont on se forge une opinion intervient de manière différente aujourd'hui d'il y a 25 ans', a ajouté la dirigeante conservatrice.
Environnement médiatique bouleversé
La chancelière, qui a grandi sous la dictature est-allemande, a énuméré 'les faux sites, les intelligences artificielles, les trolls et les choses qui se génèrent par elles-mêmes' et modifient la façon dont les gens se font une opinion.
Elle a aussi mis en garde contre 'les opinions qui se renforcent par elles-mêmes via des algorithmes'. 'Quelque chose a changé (...) alors que la mondialisation avançait', a assuré Mme Merkel, insistant sur le fait que le débat politique intervenait dans un 'environnement médiatique complètement différent' de celui qui prévalait lors de la chute du Mur de Berlin, en 1989.
Montée du populisme
'Le populisme et les extrémismes politiques connaissent une ascension dans les démocraties occidentales', a-t-elle déploré dans ce discours au Bundestag, le premier depuis qu'elle a annoncé dimanche qu'elle serait candidate à un nouveau mandat de quatre ans à l'issue des élections législatives de l'automne 2017.
Dès le lendemain de la présidentielle américaine, Angela Merkel avait rappelé au magnat populiste Donald Trump les principes de l'Etat de droit et de la démocratie.
L'Allemagne, qui faisait jusqu'ici figure d'exception en Europe, est désormais confrontée à la montée d'une droite xénophobe, anti-euro et populiste, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) qui va de succès en succès depuis plus d'un an dans les élections régionales.
Tout porte à croire que ce nouveau parti devrait faire son entrée au Bundestag l'an prochain, surfant notamment sur une vague de rejet des partis politiques traditionnels.
/ATS