Les corps de sept migrants ont été repêchés mercredi par les autorités grecques au large de l'île de Kos après le naufrage d'un canot en provenance des côtes turques, selon un nouveau bilan des gardes-côtes grecques. Deux enfants figurent au rang des victimes.
Seules deux personnes ont survécu, dont un homme qui a réussi à nager jusqu'à la côte d'Amoglossa de Kos, d'où il a prévenu les gardes-côtes du naufrage de leur canot. Au total neuf personnes se trouvaient à bord, selon son témoignage.
La deuxième survivante est une femme, qui a été hospitalisée en Turquie dans un état critique.
Un premier bilan des autorités grecques quelques heures auparavant avait fait état de six morts et trois migrants disparus.
Le naufrage a eu lieu à 2,5 km de Kos, dans les eaux turques et des patrouilleurs turcs et grecs ont participé à l'opération du sauvetage.
Situation difficile
Ce nouveau drame intervient juste cinq jours après le naufrage de vendredi au large de l'îlot de Kalolimnos, proche de Kos, qui a fait 45 morts, dont de nombreux enfants.
Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs frontières pour empêcher le flux migratoire, les arrivées se sont poursuivies en janvier.
De retour mardi soir à Athènes d'une réunion à Amsterdam des ministres de l'Intérieur européens, où Athènes a été accusé de ne pas en faire assez pour endiguer le flux, le ministre adjoint à l'immigration Ioannis Mouzalas a dit craindre la prolongation éventuelle jusqu'à deux ans des contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen, comme certains pays le demandent.
Cela mettrait la Grèce dans une situation 'difficile', en lui faisant porter toute la responsabilité de la prise en charge des réfugiés, a-t-il dit.
Constat de négligence
Un projet de rapport adopté mercredi par la Commission européenne a conclu que la Grèce avait 'sérieusement négligé ses obligations' dans sa gestion de la frontière extérieure de l'espace Schengen, a annoncé mercredi le commissaire européen Valdis Dombrovskis.
Ce document se fonde sur les constatations faites par des experts qui ont effectué en novembre une visite à la frontière grecque avec la Turquie.
Tout en reconnaissant la 'pression' à laquelle sont soumises les autorités grecques, le rapport souligne qu'il n'y a pas d''identification et (d') enregistrement effectifs des migrants irréguliers', selon un communiqué de l'exécutif européen.
Plan d'action
S'il est adopté à la majorité qualifiée par un comité d'évaluation des Etats membres, le rapport permettra de déclencher 'un plan d'action' de la Commission européenne, avec des propositions de mesures pour pallier les lacunes observées dans la gestion de la frontière extérieure gréco-turque.
'La Grèce aura alors trois mois' pour réagir, a souligné la Commission. Si elle ne prend pas les mesures adéquates, la voie sera ainsi ouverte pour que les Etats membres reçoivent l'autorisation de prolonger jusqu'à deux ans les contrôles aux frontières intérieures, rétablis ces derniers mois par certains pays débordés par les arrivées massives de migrants.
Ces rétablissements provisoires de contrôles dans la zone de libre-circulation Schengen sont limités à six mois en temps normal.
/ATS