Nouvelles discussions Londres-UE à moins d'un mois du divorce

A moins d'un mois du Brexit, négociateurs britanniques et de l'UE se retrouvent à Bruxelles ...
Nouvelles discussions Londres-UE à moins d'un mois du divorce

Nouvelles discussions Londres-UE à moins d'un mois du divorce

Photo: KEYSTONE/EPA/FLORIAN WIESER

A moins d'un mois du Brexit, négociateurs britanniques et de l'UE se retrouvent à Bruxelles mardi. Ils cherchent un compromis, qui permette au Parlement britannique de voter l'accord de divorce et d'éviter ainsi le choc d'une séparation brutale.

Cette rencontre, en amont d'une semaine cruciale pour la Première britannique Theresa May, est prévue mardi en fin d'après-midi. Ces nouvelles discussions réuniront le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier, l'attorney général, Geoffrey Cox, chargé de conseiller juridiquement le gouvernement, et le ministre du Brexit Stephen Barclay.

Calendrier serré

Theresa May cherche à obtenir de nouvelles garanties sur l'accord de retrait, dans l'espoir qu'il soit adopté par le Parlement d'ici le 12 mars. Si les députés le recalent de nouveau, elle leur demandera le 13 mars s'ils veulent sortir de l'UE sans accord. S'il refusent, elle leur soumettra le 14 mars une proposition de report 'limité' du Brexit, au delà de la date du 29 mars.

Mais les dirigeants européens excluent de rouvrir l'accord de retrait. Ils ont d'ores et déjà averti que pour être accepté, tout report devra être dûment justifié.

Sans rien céder sur le fond, Michel Barnier a indiqué que l'UE était prête à fournir des garanties supplémentaires au Royaume-Uni, dans un entretien publié samedi par plusieurs journaux européens. Cela pour faciliter le vote britannique.

Ces garanties concernent 'le backstop' (filet de sécurité en français), principale cause de l'impasse depuis le rejet massif de l'accord de retrait par le Parlement britannique en janvier.

Ce dispositif a été imaginé pour éviter le retour d'une frontière entre les deux Irlandes afin de préserver les accords de paix de 1998 et aussi, côté européen, l'intégrité du marché unique. Il maintient le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE et prévoit un alignement plus poussé sur les normes de l'UE pour l'Irlande du Nord.

'Document interprétatif'

Comme l'ont rappelé les Européens, après le Brexit, les marchandises qui arriveront en Irlande du Nord entreront en Irlande et du même coup sur l'ensemble du marché européen.

Mais les Britanniques redoutent que le 'backstop', en maintenant Londres dans un territoire douanier commun, ne l'empêche de mener une politique commerciale indépendante.

Dans son entretien publié samedi, Michel Barnier a évoqué 'un document interprétatif dont la forme reste à définir. Celui-ci viendrait en plus du traité de sortie et de la déclaration politique', qui doit jeter les bases de la future relation.

L'attorney général cherche à obtenir 'des changements juridiquement contraignants au 'backstop', qui sont nécessaires pour garantir que l'UE ne pourra pas maintenir le Royaume-Uni au sein de l'UE indéfiniment', a indiqué lundi un porte-parole de Theresa May.

'Nous sommes maintenant à une étape particulièrement critique dans ces négociations', a-t-il remarqué. Il a ajouté que 'des progrès avaient été effectués au cours des deux dernières semaines mais qu'il reste encore du travail'.

Londres veut que le 'backstop' soit limité dans le temps. Il veut aussi être autorisé à y mettre fin de façon unilatérale, ce que refusent les Européens.

Voie étroite

La voie semble très étroite pour l'attorney général, qui avait émis un avis négatif sur le backstop. C'est lui qui 'est à la manoeuvre' dans cette phase des discussions, souligne une source européenne. 'Pour l'instant, on cherche le point d'intersection, on ne l'a pas encore trouvé', ajoute cette source.

'Vu ce qu'a dit Barnier dans son interview et le fait que les deux négociateurs reviennent à Bruxelles, ça veut dire que ça bouge un petit peu. Mais on n'est jamais à l'abri d'une discussion qui tourne court' entre Britanniques et Européens, prévient Eric Maurice de la Fondation Robert Schuman.

/ATS
 

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