Novartis a probablement soudoyé 'des milliers' de médecins et de fonctionnaires pour promouvoir ses produits en Grèce', a estimé vendredi le ministre grec de la Justice. Le géant pharmaceutique bâlois fait l'objet d'une enquête à Athènes depuis l'année dernière.
'Un grand nombre de fonctionnaires d'Etat sont impliqués... D'après ce que je commence à réaliser par les compte-rendus, ceux qui ont dû être directement soudoyés depuis la Suisse se comptent par milliers', a déclaré Stavros Kontonis à l'agence de presse grecque Ana. 'Des médecins du service de santé publique et des fonctionnaires d'Etat ont été soudoyés pour promouvoir des médicaments de manière illégale et anti-scientifique.'
De nombreuses personnes ont été interrogées dans le cadre de l'enquête ouverte l'année dernière. Les magistrats anti-corruption ont perquisitionné en début d'année les locaux de Novartis, situés près d'Athènes. L'un des responsables du groupe en Grèce, qui avait été interrogé dans le cadre de cette enquête, a tenté de se suicider à Athènes le jour de l'An.
M. Kontonis a également déclaré que Novartis a continué de vendre des médicaments à prix 'trop cher' en Grèce, malgré la crise économique qui empêche de nombreux Grecs d'avoir accès aux soins.
Amendes déjà reçues
En janvier, Novartis a publié un communiqué indiquant 'être conscient des articles sur ses pratiques commerciales' en Grèce et vouloir coopérer avec les autorités. 'Novartis est attaché à respecter les critères les plus exigeants en matière d'éthique et de conformité à la réglementation, et prend très au sérieux toutes les allégations de mauvaises pratiques', assure le groupe dans ce texte.
Novartis a déjà fait l'objet en novembre d'une amende de 390 millions de dollars (environ 392 millions de francs) aux Etats-Unis, pour avoir incité des chaînes de pharmacie à recommander ses médicaments plutôt que d'autres aux patients. En mars, Novartis a également payé 25 millions de dollars dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant sa filiale chinoise.
/ATS