Le marché du travail ne devrait pas connaître de crise suite à la deuxième vague de Covid-19 qui sévit actuellement en Suisse.
Le taux de chômage a atteint des niveaux qualifiés de normaux dans d'autres pays, a expliqué la directrice d'Adecco Suisse Monica Dell'Anna dans une interview à AWP.
'Nous n'allons pas entrer dans une situation (...) de crise sociale', a expliqué la nouvelle patronne helvétique du géant de l'intérim, en poste depuis le 1er juin.
Mme Dell'Anna perçoit même des signes de reprise, citant notamment les dernières statistiques en matière de travail temporaire, considéré comme un indicateur avancé pour l'ensemble du marché du travail. 'Bien sûr, tout dépend de quelle manière nous allons pouvoir tenir la pandémie sous contrôle', nuance-t-elle.
La dirigeante met en garde contre toute tentation de verrouiller le marché du travail en raison de la crise. La flexibilité reste l'un des atouts de la Suisse en la matière, selon Monica Dell'Anna, qui rappelle que la pénurie de travailleurs qualifiés reste une réalité dans le pays. 'Il y a des goulets d'étranglement dans le secteur médical, par exemple, mais pas en raison du coronavirus. Les compétences techniques et numériques sont encore rares.'
Les effets de la pandémie de Covid-19 ne seront pas uniquement négatifs, à en croire la cheffe d'Adecco Suisse. Le coronavirus a permis de prouver que le télétravail fonctionne. 'Nous avons constaté que les employés ne sont pas les seuls à en profiter. Les personnes travaillant à domicile sont plus efficaces.'
Quoiqu'il en soit, la demande pour le télétravail a augmenté, comme l'ont démontré plusieurs études. 'Une entreprise qui veut attirer de bons employés ne peut pas se permettre d'ignorer cette tendance', selon Mme Dell'Anna. Cela implique toutefois un changement de mentalité de la part des employés et des employeurs, la priorité devant être mise sur la réalisation des objectifs au détriment du temps passé devant un ordinateur.
Le coronavirus représente une opportunité pour Adecco, car 'la proportion de personnel flexible et temporaire va augmenter', affirme la responsable. 'Parce que les entreprises le veulent et parce que les gens le veulent aussi.'
/ATS