Teva a fait une offre d'achat non sollicitée de plus de 40,1 milliards de dollars pour s'emparer de son rival américain Mylan. Une fusion entre les deux groupes donnerait naissance à un mastodonte des médicaments génériques avec 30 milliards de recettes par an.
Le groupe pharmaceutique israélien Teva Pharmaceutical Industries a annoncé mardi une offre d'achat sur Mylan de 82 dollars (78,22 francs) par action, libellée en numéraire et en titres. La transaction se ferait à moitié par action et l'autre moitié en numéraire.
Cette offre représente une prime de 48% sur le cours de Mylan du 10 mars, 'dernier jour de courtage avant que ne se multiplient les conjectures d'une transaction entre Teva et Mylan'.
Après fusion, la nouvelle entité réaliserait un chiffre d'affaires annuel d'environ 30 milliards de dollars pour un bénéfice d'exploitation de près de 9 milliards, assure Teva. Et en 2018, ses recettes s'élèveraient à 33 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel de 13 milliards, calcule encore le groupe.
L'offre de Teva tombe au moment où Mylan, qui a son siège aux Pays-Bas, sa direction au Royaume-Uni et une cotation à New-York, essaie de son côté de racheter un autre concurrent, Perrigo. Mylan a fait une offre non sollicitée de 28,9 milliards de dollars sur le groupe enregistré en Irlande, mais coté à la Bourse de New York.
Lutte en perspective
Teva conditionne sa proposition à ce que Mylan renonce au rachat de Perrigo et à toute autre alternative. Une bataille s'annonce entre le courtisan et sa cible puisque Mylan a déjà fait savoir la semaine dernière qu'un mariage avec Teva avait peu de chances d'être approuvé par les autorités de la concurrence.
'Nous avons déjà examiné un rapprochement potentiel entre Mylan et Teva par le passé et nous sommes persuadés qu'il n'aurait pas de logique industrielle et que la mayonnaise ne prendrait pas', avait en outre déclaré Robert Coury, président du conseil d'administration de Mylan. Mais il avait ajouté que le groupe étudiera 'attentivement' toute offre.
A Wall Street, l'action Mylan réagissait positivement à ces informations en bondissant de 8,74% à 73,99 dollars dans les échanges électroniques de pré-séance. Le titre Teva prenait, lui, 2,01% à 64,60 dollars.
Contexte de concentration
Le groupe israélien argue que le rapprochement permettrait de dégager des économies annuelles d'environ 2 milliards dès la troisième année suivant sa finalisation, qu'il espère d'ici la fin de l'année.
Cette offre intervient en plein bouleversement du paysage pharmaceutique américain, secoué par une annonce de fusion quasiment toutes les deux semaines depuis un an. Les fusions-acquisitions dans le secteur avaient ainsi atteint un niveau record de plus de 200 milliards de dollars l'an dernier, selon une étude du cabinet EY.
/ATS