Le président russe Vladimir Poutine estime que les 'tensions actuelles vont s'accentuer', notamment avec la pandémie. Devant le WEF en ligne, il a salué un 'bon début' après l'accord avec Joe Biden sur le nucléaire mais appelé à éviter un nouveau conflit mondial.
Le président russe a relevé la 'forte polarisation' du monde, la montée des extrémismes de gauche comme de droite et les oppositions toujours plus importantes des grandes économies. 'Les rapports deviennent de plus en plus agressifs et violents', a-t-il affirmé mercredi lors de la réunion en ligne du Forum économique mondial (WEF), ajoutant que la pandémie exacerbait tous ces défis.
Il est inquiet de l'affaiblissement la menace de l'utilisation unilatérale de la force militaire et de la multiplication des conflits régionaux. Avant lui, le président chinois Xi Jinping avait mis en garde lundi contre une nouvelle guerre froide entre Pékin et Washington.
Mardi, M. Poutine et son nouvel homologue américain Joe Biden ont toutefois décidé qu'il fallait prolonger l'accord de réduction des armes nucléaires stratégiques entre leurs deux pays pour cinq ans et sans conditions. 'C'est un bon début', a-t-il estimé devant le WEF.
Etats-Unis aussi ciblés
M. Biden lui a aussi relayé sa préoccupation sur l'attitude du pouvoir russe contre le principal opposant Alexeï Navalny et ses soutiens. Dans son discours, M. Poutine a ciblé les 'inégalités grandissantes' qui favorisent les attitudes nationalistes et il a relevé l'augmentation de la pauvreté et des tensions aux Etats-Unis.
Après la suspension du compte de l'ex-président américain Donald Trump par Twitter, il a dénoncé le poids des entreprises technologiques, 'en concurrence avec les Etats'. Une opinion partagée devant le WEF ces derniers jours notamment par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui souhaite des règles mondiales.
Avec l'Europe, la situation des relations actuelles 'est loin d'être normale' et il faut abandonner les problèmes récents, a fait remarquer M. Poutine. Cette approche 'ne devrait pas être unilatérale', 'mais commune', a ajouté le président russe, se félicitant de la volonté de plusieurs dirigeants européens d'étendre les liens.
Appel sur le Haut-Karabakh
M. Poutine a également mentionné le rôle de son pays en Syrie et au Haut-Karabakh. Moscou a acheminé des soldats pour surveiller le cessez-le-feu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la région séparatiste arménienne après les violences de l'année dernière. 'Il faut mettre un terme au massacre', a-t-il asséné, appelant la communauté internationale à aider les régions affectées face aux problèmes comme le retour des réfugiés et le rétablissement des infrastructures.
Comme de nombreux autres dirigeants qui se sont exprimés avant lui cette semaine, il a aussi appelé à la préservation de la biodiversité. Face au coronavirus, il demande une collaboration sur la livraison de vaccins et un soutien aux Etats africains. 'La pandémie ne va faire que durer' tant que des épicentres subsisteront, selon le président russe.
De son côté, le WEF a annoncé une nouvelle coalition de plus de 400 entreprises industrielles lourdes et des transports pour une neutralité carbone. Ces branches rassemblent 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l'organisation.
Plus de 1500 personnes participent cette semaine à la réunion du WEF, organisée en ligne et non à Davos (GR). La réunion physique a été décalée à mai et aura lieu à Singapour en raison de la pandémie.
/ATS