Solar Impulse a décollé pour sa traversée du Pacifique

L'avion révolutionnaire Solar Impulse 2 a décollé de Chine dans la nuit de samedi à dimanche ...
Solar Impulse a décollé pour sa traversée du Pacifique

Solar Impulse a décollé pour sa traversée du Pacifique

Photo: Keystone

L'avion révolutionnaire Solar Impulse 2 a décollé de Chine dans la nuit de samedi à dimanche et mis le cap sur Hawaï, pour la plus périlleuse des étapes de son tour du monde. Le pilote André Borschberg devra tenir six jours et six nuits de suite seul aux commandes.

Propulsé par la seule énergie solaire, l'appareil a pris son envol à 02h40 heure locale dimanche (20h40 samedi en Suisse), depuis la ville orientale de Nankin où il était cloué depuis le 21 avril. Ce départ avait été reporté à plusieurs reprises en raison d'une météo défavorable, notamment mardi dernier pour cause de couverture nuageuse au-dessus de Nankin et de la mer du Japon.

Jamais Solar Impulse 2 n'a volé au-dessus d'un océan ni n'est resté en l'air plus de 24 heures : c'est dire si cette traversée du Pacifique constitue un défi technologique et un exploit aéronautique historiques.

Âgé de 62 ans, André Borschberg va devoir tenir sur une distance de 8500 kilomètres. Une performance qu'il ne pourra entrecouper que de brefs sommeils d'une vingtaine de minutes. Son siège, qu'il ne pourra quitter, est équipé d'un système de WC.

Périple sans café

Chaque jour, le pilote affrontera des altitudes himalayennes autour de 28'000 pieds (8400 mètres) et des variations de température de 55 degrés dans la cabine monoplace non pressurisée de Solar Impulse 2.

'Comment vais-je vivre dans cet environnement minuscule en grimpant l'Everest tous les jours, en passant de l'hiver à l'été chaque jour du fait des changements de température, en me reposant seulement 20 minutes à chaque fois?', s'est-il demandé dans un récent entretien accordé à l'AFP. Pour ce périple, pas de café prévu : 'Cela aide quelques heures, mais ensuite c'est négatif', a-t-il souligné.

Différents problèmes anticipés

En cas de panne grave en vol, le Suisse devra sauter en parachute dans l'océan, à des centaines de kilomètres de tout secours. Aucun navire ne peut en effet suivre à la trace l'appareil, qui volera à une vitesse maximum de 90 km/h à basse altitude et de 140 km/h dans les couches supérieures.

Mais l'hypothèse de sa propre disparition laisse de marbre cet ingénieur de formation : 'Je ne vois pas cela comme risqué, parce que nous avons travaillé longtemps sur les différents problèmes', a-t-il confié. 'Si nous perdons un moteur, on peut voler avec les trois autres, par exemple'.

'Dans le pire des cas, nous avons un parachute, un radeau de survie et on sait s'en servir. Évidemment, on espère qu'on n'aura pas à le faire', a ajouté le pilote.

Promouvoir l'énergie solaire

Solar Impulse 2, dont les ailes sont tapissées de plus de 17.000 cellules photovoltaïques, est parti le 9 mars d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis) pour un tour du monde destiné à promouvoir l'usage des énergies renouvelables, et en particulier l'énergie solaire. Il a ensuite fait escale au sultanat d'Oman, en Inde, en Birmanie puis en Chine, piloté alternativement par André Borschberg et son binôme dans ce projet, l'explorateur suisse Bertrand Piccard.

/ATS


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