Actionnaire de référence de Sunrise, Freenet ne devrait pas s'opposer à ce que le groupe de télécommunications helvétique rachète le câblo-opérateur UPC. Les échos sont pour l'heure très positifs, a répété mardi le directeur général de Sunrise Olaf Swantee.
Freenet, qui détient 24,5% des actions de Sunrise et est à ce titre son plus grand actionnaire, n'a pas l'intention de s'associer à l'augmentation de capital à hauteur de 4,1 milliards de francs nécessaire pour financer le rachat. 'Mais cela ne signifie pas que l'actionnaire s'oppose à l'opération', a dit M. Swantee à l'occasion d'une conférence sur l'Internet des objets (IoT) à Berne. Le refus de Freenet de participer au financement s'expliquerait par le fait qu'il n'en n'a pas les moyens.
Le patron de Freenet, Christoph Vilanek, est parfaitement conscient de la logique qui sous-tend le rachat et des synergies possibles, a assuré M. Swantee. Il a du reste participé aux discussions.
Pas assez puissant
Ces déclarations font écho à des critiques émanant de l'actionnaire allemand, le mois dernier. 'Les propos du chef des finances de Freenet, selon lesquels l'entreprise souhaiterait des changements fondamentaux à la structure de la transaction, nous ont quelque peu surpris', avait indiqué son homologue de Sunrise, Andre Krause. 'Tous les détails de la transaction ont fait l'objet de discussions au sein du conseil d'administration durant une année et nous disposons d'un accord signé.'
Sunrise avait annoncé fin février vouloir acquérir au groupe américain Liberty Global sa filiale helvétique UPC pour 6,3 milliards de francs.
Freenet ne peut pas faire capoter seul l'acquisition, le vote de l'assemblée générale concernant la reprise d'UPC intervenant à la majorité des actions représentées. En principe, 60 à 70% des actionnaires participent aux réunions ordinaires, un chiffre susceptible cependant d'augmenter pour une assemblée générale extraordinaire, avait observé M. Krause.
Par ailleurs, mardi, M. Swantee a souligné avoir reçu de la part d'autres investisseurs également des réactions 'très positives'. Sunrise a rencontré récemment '170 investisseurs lors de présentations en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Suisse. Le rachat est perçu comme très attrayant: Sunrise, principal rival de Swisscom, gagnerait en autonomie avec le rachat et bénéficierait de synergies', a-t-il dit.
Au final, l'acquisition sera de nature à renforcer la concurrence, et non pas à faire grimper les prix, a promis M. Swantee. La Commission fédérale de la concurrence ne devrait pas non plus mettre son veto, assure Sunrise.
Par ailleurs, concernant la 5G, Sunrise a annoncé mardi avoir relié une 150e commune à cette nouvelle génération se standards pour la téléphonie mobile.
/ATS