Swiss fait actuellement face à des pertes massives de recettes, en raison de l'impact du coronavirus sur le transport aérien. Incapable de formuler des perspectives pour 2020, la compagnie aérienne, filiale de l'allemand Lufthansa, va recourir au chômage partiel.
'Compte-tenu de la chute spectaculaire des réservations, ces dernières semaines, due à l'augmentation des restrictions de voyage et aux fermetures de frontières, Swiss subit cette année une perte de revenu considérable', a indiqué la compagnie nationale dans un communiqué, sans chiffrer cette perte de recettes.
Swiss a rappelé avoir dû réduire dernièrement de plus de 80% la fréquence de ses vols, au fur et à mesure de la propagation du Covid-19. Plus de deux-tiers de la flotte a déjà été retirée du service.
Si la situation venait à se dégrader, avec notamment des interdictions de vol supplémentaires, 'une suspension temporaire complète des opérations aériennes ne peut être exclue', renvoyant au 'grounding' de son prédécesseur Swissair en 2001.
Pas de difficultés structurelles
Le directeur général de Swiss, Thomas Klür, a cependant tenu à nuancer la situation. 'Ce type de suspension temporaire des opérations aériennes n'est toutefois pas motivé par des raisons structurelles', a-t-il souligné.
'Swiss est une grande compagnie suisse, saine et robuste, qui jouit d'une position de marché forte au sein du groupe Lufthansa', a insisté le patron, cité dans le communiqué.
Pour faire face à la situation, Swiss a engagé des mesures d'économie pour préserver ses liquidités, avec un gel des embauches, un report du paiement de composantes salariales, une renonciation partielle aux salaires des dirigeants et un arrêt des projets non essentiels à l'exploitation.
La compagnie aérienne va également introduire le chômage partiel dans les prochains jours.
Recul de la rentabilité en 2019
'Il est important que des liquidités soient rapidement mises à notre disposition et que soient pris des engagements pour d'autres mesures telles que des garanties publiques ou des prêts relais qui pourront être remboursés après la crise', a souligné le patron de Swiss. Dans ce contexte tendu, la direction s'est déclarée dans l'impossibilité d'émettre des prévisions pour le nouvel exercice.
Swiss peut cependant s'appuyer sur une année 2019 relativement solide, où le chiffre d'affaires est resté quasiment stable à 5,33 milliards de francs. Le bénéfice d'exploitation a par contre légèrement reculé de 9% à 578 millions, en raison notamment de la hausse des dépenses en carburant et les frais de maintenance. La baisse du fret a également pesé sur la performance de l'exercice précédent.
L'année dernière, Swiss a transporté 18,8 millions de passagers, un chiffre en hausse de 4,7% comparé à 2018.
/ATS