Si le franc fort met les branches d'exportation suisses sous forte pression, il peut aussi s'avérer une chance. Pour Daniel Küng, directeur de Switzerland Global Enterprise (S-GE), l'appréciation de la devise helvétique favorise, à long terme, la productivité.
L'industrie continue de souffrir de l'abandon du taux plancher vis-à-vis de l'euro par la Banque nationale suisse (BNS). D'après un sondage, 74% des entreprises se plaignent d'une érosion de leurs marges, très forte pour un tiers d'entre eux, explique Daniel Küng dans les colonnes de la NZZ am Sonntag.
Selon lui, cette situation perdurera encore pour quelques trimestres. 'Nous estimons sur la base de nos contacts que le niveau de 2015 va s'installer dans la durée, nous avons peut-être atteint le creux', affirme-t-il.
Sur la durée cependant, une appréciation graduelle, continue, de la monnaie comporte également des avantages pour l'économie. Car elle conduit à une augmentation de la productivité, selon M. Küng. Avec les mesures mises en oeuvre jusqu'ici dans le contexte récent de renchérissement du franc, les firmes ont beaucoup atteint, estime le directeur de l'organe de promotion des échanges S-GE.
Mais des risques subsistent. Nombres d'entreprises ont fait tout leur possible pour maintenir leur part de marché, et ce au détriment des marges. Les investissements dans l'innovation et dans le renouvellement des moyens de production en pâtissent. A moyen terme, cela peut affecter la compétitivité, pense M. Küng.
/ATS