Les trois syndicats SEV, syndicom et Unia vont créer l'alliance FAIRLOG pour les transports routiers et la logistique. Ils visent à obtenir des améliorations concrètes des conditions de travail des salariés de la branche dans les années à venir.
En Suisse, près d'un quart de million de personnes travaille dans cette branche où les conditions sont précaires, dénoncent mardi les trois syndicats. Concurrence déloyale, absence de contrôle, bas salaires, temps de travail trop longs et stress croissant y sont monnaie courante, écrivent-ils dans un communiqué commun.
Selon eux, les salaires ont stagné ces dernières années. Ils subissent même une pression accrue sous l'effet de la numérisation croissante - et de la prochaine arrivée sur le marché du groupe Amazon.
Divers groupes ou plates-formes contrôlent toujours plus souvent des chaînes logistiques entières. En outre, le phénomène du dumping salarial est un problème largement répandu.
Participation à la numérisation
La nouvelle alliance demande une participation des salariés à la numérisation et s’engage contre une trop grande densification du travail et contre la surveillance des employés. Une formation professionnelle bien développée et attrayante ainsi que des possibilités de formation continue sont d’autres réponses importantes, souligne-t-elle.
Les dispositions de protection en vigueur en Suisse doivent aussi être renforcées. Il convient de défendre des réglementations comme la limite de poids à 40 tonnes, l’interdiction de circuler la nuit et le dimanche, l'interdiction du cabotage et le principe des salaires suisses sur les routes suisses.
Critiques des Routiers Suisses
L'association des chauffeurs professionnels Les Routiers Suisses (LRS) critique la nouvelle alliance. 'Unia, Syndicom et SEV veulent s’implanter dans le transport routier', a-t-elle réagi.
Or, 'syndicom et SEV négocient de bons salaires auprès d’employeurs qui vivent de subventions ou sont soutenus par l'Etat. Ces deux syndicats n’ont jamais obtenu de résultats probants dans le secteur privé', déclare l'association. Elle critique également les positions d'Unia, qui vont souvent à l'encontre du transport routier.
Les négociations pour les règlements de salaire avec l'Association suisse des transports routiers (ASTAG) sont en bonne voie, précisent les routiers. 'Nous sommes armés pour tous les problèmes du droit du travail'.
Quant à l'ASTAG, elle indique dans un communiqué qu'elle rejette clairement toute tentative d'immixtion par des syndicats étrangers à la branche. Elle qualifie l'alliance des syndicats d''ingérence malveillante' dans un partenariat social éprouvé.
/ATS