Twitter a annoncé vendredi avoir suspendu plus de 125'000 comptes depuis mi-2015 dans le cadre de sa lutte contre les 'contenus terroristes'. Le réseau social montre qu'il ne reste pas inactif face aux appels étatiques à freiner la propagande djihadiste sur la toile.
Ces comptes ont été suspendus 'pour avoir menacé ou fait la promotion d'actes terroristes, liés en premier lieu à l'EI', le groupe djihadiste Etat islamique, a précisé Twitter dans un message publié sur son blog.
La révélation de ce chiffre intervient alors que les Etats-Unis et une série d'autres gouvernements ont fait monter la pression ces derniers mois, surtout après les attentats de Paris et San Bernardino, pour renforcer la lutte contre la propagande djihadiste en ligne, et en particulier sur les réseaux sociaux.
'Initier un dialogue'
Plusieurs responsables du gouvernement américain s'étaient encore rendus début janvier dans la Silicon Valley pour tenter de convaincre les poids lourds du secteur technologique d'assouplir leur cryptage des données, ce que la plupart d'entre eux refusent.
Washington milite aussi pour la promotion de contenus qui contrent les messages de radicalisation de l'EI.
La Commission européenne avait elle aussi organisé en fin d'année dernière un forum pour 'initier un dialogue' entre gouvernements et groupes internet. Et plusieurs réunions similaires ont eu lieu en France, où la loi sur l'état d'urgence permet de 'bloquer' certaines publications en ligne et où des systèmes de 'contre-propagande' ont aussi été évoqués.
Equipes plus grandes
Twitter a relevé vendredi qu'il avait déjà des règles en place pour décourager la propagande terroriste sur son réseau, mais souligné avoir intensifié ses efforts ces derniers mois. 'Nous condamnons l'usage de Twitter pour promouvoir le terrorisme et les règles de Twitter indiquent clairement que ce type de comportement, ou toute menace violente, n'est pas permis sur notre service', a-t-il garanti.
Twitter a augmenté la taille de ses équipes chargées d'examiner les contenus qui lui sont signalés, 'réduisant de manière importante notre temps de réponse'. Il dit regarder aussi 'd'autres comptes similaires à ceux signalés' et utiliser des outils similaires à ceux qui lui servent pour lutter contre le spam pour repérer et vérifier d'autres comptes violant potentiellement ses règles.
Des outils dédiés
'Nous voyons déjà des résultats, y compris une augmentation des suspensions de comptes et un déplacement de ce type d'activité en dehors de Twitter', assure le réseau social.
Facebook et YouTube se reposent aussi sur le signalement par leurs utilisateurs des contenus litigieux, ensuite examinés par des équipes qui décident s'il faut les retirer, voire fermer le compte. Et Facebook a lui aussi indiqué par le passé que quand ces équipes trouvaient des contenus ou des comptes pro-terroristes, elles utilisaient des outils dédiés pour repérer d'autres comptes associés.
/ATS