Le patron de la poste américaine a annoncé mardi sa décision de suspendre des réformes accusées d'entraver la bonne marche du vote par correspondance, et donc de la présidentielle de novembre. L'opposition démocrate y voit une manoeuvre dictée par Donald Trump.
'Je suspends ces initiatives jusqu'à la fin des élections', a annoncé dans un communiqué Louis DeJoy, un proche de Donald Trump nommé à la tête de la poste américaine ce printemps. Il a expliqué que des changements 'antérieurs à (son) arrivée' avaient 'soulevé des inquiétudes alors que le pays se prépare à organiser des élections au milieu d'une pandémie dévastatrice'.
Ces réformes censées redresser la trajectoire financière de ce service public lourdement déficitaire, sont accusées de ralentir le courrier. L'USPS avait ainsi prévenu qu'elle ne pouvait garantir que tous les bulletins de vote envoyés par courrier arriveraient à temps. Ceux-ci ne pourraient alors pas être pris en compte.
L'opposition démocrate y voit la main de Donald Trump pour empêcher le vote par correspondance, qu'il soupçonne d'être favorable à son adversaire démocrate Joe Biden.
'Peu importe le volume' de courrier
'La poste est prête aujourd'hui à gérer le courrier électoral qu'elle recevra cet automne, peu importe son volume', a assuré mardi son patron dans un communiqué.
Les horaires d'ouverture des bureaux de poste seront maintenus, les boîtes à lettres dans les rues, dont certaines avaient été supprimées, seront maintenues et les machines de tri ne seront pas enlevées, précise Louis DeJoy.
Quant aux heures supplémentaires qui avaient été supprimées, provoquant d'importants retards dans la livraison du courrier, elles pourront de nouveau être effectuées 's'il y a besoin'.
Dix milliards de dollars
L'USPS devrait bénéficier d'une aide de dix milliards de dollars dans le cadre du plan d'aide économique que la Maison Blanche et le Congrès tentent de mettre sur pied, a déclaré mardi matin le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, sur la chaîne CNBC. Un prêt du même montant lui avait été accordé en juillet.
Steven Mnuchin a toutefois jugé cette aide 'pas complètement nécessaire', l'USPS ayant 'beaucoup de trésorerie, environ quinze milliards de dollars'.
La poste s'est retrouvée au coeur de la campagne électorale américaine. Le vote par correspondance est utilisé de longue date aux Etats-Unis mais doit être démultiplié pour la présidentielle de novembre afin de limiter les risques de contamination au Covid-19.
La cheffe des démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi a appelé les élus à écourter leur pause aoûtienne pour revenir voter une aide d'urgence à l'USPS. Louis DeJoy doit être auditionné vendredi par une commission du Sénat et lundi à la Chambre.
/ATS