Un audit ordonné concernant le service fribourgeois de la faune

Le service fribourgeois des forêts et de la faune fera l'objet d'un audit juridique, financier ...
Un audit ordonné concernant le service fribourgeois de la faune

Un audit ordonné concernant le service fribourgeois de la faune

Photo: Keystone

Le service fribourgeois des forêts et de la faune fera l'objet d'un audit juridique, financier et technique. Le Grand Conseil a pris cette décision à la suite de la polémique sur le manque de repeuplement des lacs du canton.

Ce sujet émotionnel provoque la colère des pêcheurs, et le Conseil d'Etat lui-même a admis l'utilité d'un audit. 'On va à la pêche comme on va aux électeurs en cette période électorale', a ironisé le député PLR Yvan Hunziker, un des initiateurs du mandat voté mercredi. Mais il est 'légitime' d'obtenir des éclaircissements.

La Fédération fribourgeoise des sociétés de pêche (FFSP) a constaté l'an passé que pendant une grosse décennie, l'Etat a négligé le rempoissonnement des lacs ouverts au permis de pêche. Pourtant, les pêcheurs payent une contribution à cet effet.

La loi impose de consacrer 30% du produit de vente des permis de pêche au réapprovisionnement des eaux en poissons. Or, 670'000 francs destinés à repeupler les lacs ont servi à financer des mesures liées à la protection des cours d'eau et des espèces.

Artificiel vs naturel

'L'Etat n'a pas gardé l'argent des pêcheurs pour lui', a expliqué Marie Garnier, conseillère d'Etat en charge du dossier. Mais 'peut-être qu'il n'a pas été assez souple' face à la demande de repeuplement par alevinage, a-t-elle concédé.

Et de mettre le désaccord sur le compte d'une différence d'interprétation quant à la notion de repeuplement. L'alevinage consiste à repeupler artificiellement les eaux en y introduisant de jeunes poissons.

Mais d'autres mesures peuvent favoriser un repeuplement naturel. Les sommes perçues sur les permis de pêche ont ainsi été utilisées pour améliorer le biotope sous plusieurs formes, comme la revitalisation des cours d'eau ou des études sur la reproduction des poissons.

Sandres et brochets

'J'ai l'impression qu'on joue avec les mots', s'est exclamé Roland Mesot (UDC). 'Soit on repeuple, soit on ne repeuple pas.' 'La loi est claire', estime Rudolf Vonlanthen (PLR). Rien ne sert de se perdre dans des études diverses, alors que le nombre de poissons pêchés a chuté ces vingt dernières années, dit-il.

Les signataires du mandat demandent d'allouer concrètement et rapidement la somme concernée dans à l'alevinage de sandres et de brochets dans les lacs de la Gruyère, de Schiffenen et du lac Noir.

Marie Garnier réfute le grave déclin statistique dénoncé par la droite. 'Il est important de ne pas faire d'erreurs', un alevinage irréfléchi peut comporter des risques pour les espèces indigènes, a plaidé la ministre écologiste.

Experts indépendants

Au final, les députés ont adopté le mandat déposé en mars par une dizaine de députés UDC, PLR et PDC. Cet instrument parlementaire a passé la rampe par 83 voix contre 2, et 6 abstentions.

Ils l'ont toutefois coupé en deux: ils ont accepté d'ordonner un audit, mais ils ont refusé la série d'autres exigences posées, en attendant les résultats. Les deux tiers des députés (gauche et PDC) ont imposé ce fractionnement, au grand dam de l'UDC et du PLR.

Un bureau indépendant bernois traitera les aspects juridiques, tandis que des experts genevois analyseront les thèmes techniques. Quant aux comptes, ils seront examinés par l'inspection cantonale des finances.

/ATS


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