Les conseillers d'Etat vaudois Nuria Gorrite et Philippe Leuba reprochent à La Poste de discriminer les Romands avec son appel d'offres pour le nettoyage de ses locaux. Ils ont demandé une entrevue avec le président du conseil d'administration, Urs Schwaller.
Les deux conseillers d'Etat sont fâchés et ils l'ont écrit jeudi à La Poste. Ils pointent du doigt plusieurs problèmes, qui défavorisent les petites et moyennes entreprises romandes.
La langue tout d'abord, car la réponse à l'appel d'offres doit être écrite en allemand. 'Toute candidature qui ne serait pas rédigée en allemand sera d'office écartée', explique samedi Nuria Gorrite à Keystone-ATS, confirmant une information de '24 Heures'.
Inopportune
Pour la présidente du gouvernement vaudois, cette manière de faire n'est 'pas conforme à la volonté politique du législateur fédéral. Le Conseil fédéral lui-même ne cautionne pas cette pratique, qui est inopportune dans un pays où le plurilinguisme est de mise'.
Deuxième problème, la taille du marché, qui est immense, car il s'agit du nettoyage de tous les locaux de La Poste, pas uniquement ceux des offices. De facto, seules quelques entreprises sont susceptibles de concourir, et la plupart sont situées en Suisse alémanique, ce qui discrimine la Suisse romande et le Tessin, estiment les deux Vaudois.
Alternative régionale
'On comprend mal pour quel motif La Poste a fait ce choix. Elle aurait une alternative: découper le marché de manière régionale', observe la cheffe du Département des infrastructures.
Enfin, la conseillère d'Etat rappelle que le secteur du nettoyage est soumis à une convection collective de travail (CCT), notamment à l'échelle de la Suisse romande. 'Les conditions de participation à un appel d'offres ne sont pas pareilles dès lors que les CCT ne recouvrent pas les mêmes réalités financières', ajoute-t-elle.
En 2014, les deux conseillers d'Etat avaient protesté contre les procédures d'appels d'offres en allemand des CFF. Ils avaient rencontré le directeur général Andreas Meyer, qui avait modifié la pratique des CFF. 'Ils avaient pris la mesure de l'enjeu' observe Mme Gorrite.
/ATS