La victime de Polanski, Samantha Geimer, publie ses mémoires

Violée à 13 ans par le cinéaste Roman Polanski en 1977, la victime est restée dans l'ombre durant plus de trente ans. Samantha Geimer raconte pour la première fois son histoire et sa propre version de l'affaire dans ses mémoires.

Le livre est publié ce mardi aux Etats-Unis sous le titre "The Girl. A Life Lived in the Shadow of Roman Polanski". Ce témoignage de 320 pages sortira en France le 3 octobre sous le titre "Moi, Samantha, 13 ans, violée par Roman Polanski", avec en couverture un portrait de Samantha adolescente photographiée par le cinéaste.

L'ouvrage publié aux Etats-Unis comportera d'autres photos de Samantha prises par Polanski à l'époque des faits. "Le livre n'est pas vraiment à charge contre Polanski", avait précisé début août l'éditeur français.

Samantha Geimer, aidée par un ancien journaliste du "New York Times", Craig Wolff, "dénonce en revanche notamment l'acharnement médiatique dont elle a été victime".

Prête à "presque tout"

La jeune fille avait 13 ans lorsque s'est produit l'événement qui allait bouleverser sa vie. Le 10 mars 1977, lors d'une séance de photos dans la maison de Jack Nicholson, le cinéaste lui fait consommer de l'alcool et des drogues, la fait poser nue dans la piscine de l'acteur, puis abuse d'elle.

L'adolescente "très jolie mais pas exceptionnelle", comme elle se décrit, a cherché à attirer l'attention de Roman Polanski et était prête à "presque tout", avoue-t-elle. Mais elle a refusé d'avoir des relations sexuelles avec lui et a tenté de le repousser.

Longue fuite

Après l'agression, Samantha Geimer a informé ses parents. Roman Polanski a alors été arrêté. Après 42 jours de prison puis sa libération sous caution, le cinéaste franco-polonais, qui avait plaidé coupable de "rapports sexuels illégaux", s'était enfui des Etats-Unis avant le prononcé du verdict, craignant d'être lourdement condamné.

Rattrapé par l'affaire en septembre 2009, Polanski avait été arrêté à Zurich sur la base d'un mandat international américain puis assigné à résidence dans son chalet de Gstaad (BE). En juillet 2010, la Suisse finit par refuser son extradition vers les Etats-Unis et le remet en liberté.

Aujourd'hui âgée de 49 ans et mère de trois enfants, Samantha Geimer a "pardonné" à son agresseur. Elle a révélé dans une récente interview qu'elle échange de temps à autre des courriels avec lui. Elle réclame aussi régulièrement l'abandon des poursuites devant la justice américaine.

/SERVICE


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