L'auteure canadienne Alice Munro a été récompensée jeudi par le prix Nobel de littérature 2013. Agée de 82 ans, l'écrivaine de langue anglaise est considérée comme "la souveraine de l'art de la nouvelle contemporaine".
"Certains critiques voient en elle une Tchekhov canadienne", relèvent les académiciens suédois sur leur site internet. Alice Munro avait déjà été plusieurs fois distinguée pour ses recueils de nouvelles qui racontent les combats, les amours et les tragédies de femmes des bourgades de son Ontario natal.
Elle est la première ressortissante du Canada à décrocher ce prix de littérature, et la treizième femme au palmarès. Primé en 1976, Saul Bellow était né au Canada, mais de nationalité américaine.
"C'est absolument formidable"
"C'est absolument formidable", a déclaré Alice Munro, interviewée au téléphone par la chaîne de télévision canadienne CBC. "Cela semble tout simplement impossible et c'est super qu'une telle chose arrive", a-t-elle dit, en expliquant que sa fille l'avait réveillée pour lui annoncer son prix.
Elle s'est aussi réjouie que cette récompense puisse "attirer davantage l'attention sur la littérature canadienne". Le prix Nobel de littérature est accompagné d'une bourse de huit millions de couronnes (1,12 million de francs).
Alice Munro a commencé à écrire des histoires à l'adolescence. Elle s'était fait remarquer par la critique dès la publication de son premier recueil, intitulé "Dance of the Happy Shades", paru en 1968. Parmi ses recueils de nouvelles figure "The View from Castle Rock" (2006), suivi trois ans plus tard de "Too Much Happiness".
Epiphanies illuminant toute l'histoire
"Ses textes décrivent souvent des événements de tous les jours qui se révèlent décisifs, des sortes d'épiphanies, qui illuminent toute l'histoire et font jaillir les questions existentielles comme des éclairs", écrit l'Académie de Suède.
C'est la première fois en 112 ans que l'Académie suédoise récompense un auteur qui n'écrit que des nouvelles. La Canadienne apparaissait depuis plusieurs années parmi les nobélisables, les spécialistes estimant que l'élégance de son style en faisait une candidate très sérieuse.