Les mondes étranges de Max Ernst à la Fondation Beyeler
Les mondes étranges et surréalistes de Max Ernst (1891-1976) ont envahi la Fondation Beyeler à Riehen (BS). Plus de 160 oeuvres de l'artiste sont exposées depuis dimanche et jusqu'au 8 septembre. C'est la première rétrospective qui lui est consacrée en Suisse depuis sa mort.Max Ernst "reste une inspiration pour les artistes contemporains", a déclaré vendredi Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, lors de la présentation de l'exposition. Certaines toiles exposées à Riehen n'ont jamais ou rarement été présentées en public.L'exposition propose un parcours chronologique et thématique de l'oeuvre de Max Ernst. On y retrouve aussi toutes les différentes techniques utilisées par l'artiste: collage, frottage, grattage, décalcomanie et oscillation.Dadaïsme et surréalismeOn peut y admirer des oeuvres précoces influencées par le dadaïsme, puis par le mouvement surréaliste parisien dont Max Ernst est vite devenu une figure centrale. C'est à cette période, au milieu des années 1920, qu'il se livre à ses premières expériences de frottage.Le thème de la forêt occupe toute une salle de la Fondation, une autre est consacrée à la ville avec la célèbre toile "La ville entière" (1935/36). Le thème de la jungle est présent avec des oeuvres majeures de la deuxième moitié des années 1930, dont le tableau "La nature à l'aurore (Chant du soir)" (1938).Autre oeuvre majeure de Max Ernst, "L'ange du foyer (Le triomphe du surréalisme)" de 1937, a pour thème la guerre civile espagnole. Le sujet de la toile, un monstre étrange, a la forme d'une croix gammée, symbole de la catastrophe qui va s'abattre sur l'Europe.Exil américainEn 1941, Max Ernst quitte le continent européen pour s'exiler aux Etats-Unis où il trouve de nouvelles impulsions. C'est là qu'il met au point la technique de l'oscillation. Il remplissait de peinture une boîte percée de trous qu'il suspendait au-dessus d'une toile avec une ficelle, en lui imprimant un vaste balancement.La peinture gouttait par les trous au gré des oscillations faisant apparaître sur la toile des réseaux de cercles, de lignes et de points. Cette technique anticipait le "drip-painting" de l'artiste américain Jackson Pollock.www.fondationbeyeler.ch /SERVICE