La justice sud-africaine a condamné mardi à 35 ans de prison les leaders d'un groupe d'extrême droite blanc pour un attentat contre Nelson Mandela en 2002. L'attaque avait fait un mort et plusieurs blessés à Soweto.
Une bombe avait été posée le long d'une route que le prix Nobel de la paix et héros de la lutte anti-apartheid devait emprunter pour se rendre dans une école du nord du pays. En explosant, l'engin avait fait un mort, une résidente du township tandis que Mandela lui-même n'avait pas été touché après avoir finalement effectué son déplacement en hélicoptère.
"Ils ont failli réussir (à tuer Mandela, ndlr). C'était à deux doigts", a précisé un enquêteur durant l'audience.
"Les condamnations vont de dix à 35 ans de réclusion et ceux qui ont été condamnés à 35 ans sont cinq au total, dont Mike du Toit", cerveau de ce groupe se faisant appeler "Boermag" ou "Force boer", du nom des descendants des colons hollandais arrivés en Afrique du Sud au XVIIe siècle, a précisé Sidupe Simasiku, un porte-parole du parquet.
Pour ce procès hors norme, l'audience était sous haute surveillance policière, deux des accusés ayant à deux reprises organisé leur évasion en 2006 et 2011.
Vingt personnes étaient dans le box des accusés parmi lesquels des universitaires, un médecin, des exploitants agricoles et d'anciens militaires. "Ils avaient comme objectif de renverser le gouvernement par des moyens non constitutionnels dont la violence", a exposé le juge Eben Jordaan avant de rendre son verdict.
"Ils avaient planifié un attentat violent contre des gens de couleur qui aurait certainement déclenché d'autres attentats en représailles contre les Blancs", a-t-il expliqué lors des deux jours d'audience.
Neuf accusés ont pu repartir libre compte tenu des dix ans de détention préventive déjà effectués. Quant aux cinq membres les plus lourdement condamnés, "ils étaient poursuivis pour haute trahison, meurtre, tentative de meurtre et complot en vue d'assassiner Nelson Mandela", a précisé M. Simasiku.
"Il leur reste encore quinze ans de prison à purger" dans la mesure où toutes les peines prononcées ont été assorties de dix ans de sursis.