Le régime syrien a salué comme "une victoire" l'accord de Genève sur le démantèlement de ses armes chimiques. Washington a toutefois précisé que les menaces d'usage de la force restaient "réelles".
L'accord russo-américain "aide les Syriens à sortir de la crise" et a balayé tout prétexte à des frappes militaires contre la Syrie, s'est réjoui le ministre syrien de la Réconciliation Ali Haïdar. L'opposition a appelé la communauté internationale à imposer également au régime de Damas une interdiction d'utiliser des missiles et l'aviation contre les zones habitées.
Calendrier "totalement fantasque"
Samedi, plusieurs chefs militaires de l'opposition ont dénoncé l'accord. Ce texte fixe des échéances précises au régime syrien. Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques, et celles-ci doivent être enlevées et détruites d'ici la fin du premier semestre 2014.
Pour Olivier Lepick, de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris, ce calendrier "est totalement fantasque". Selon lui, il est impossible que l'arsenal syrien soit détruit d'ici là. "Même en temps de paix, cela prendrait des années", a-t-il dit.
L'accord de Genève prévoit aussi que le processus soit fixé dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU mentionnant le chapitre VII de la Charte qui ouvre la voie à de possibles sanctions, y compris un recours à la force. Mais ce point reste entouré d'ambiguïtés.
Scepticisme israélien
Cet accord a été salué par de nombreuses capitales européennes, la Suisse, la Chine, l'Iran et la Ligue arabe. Il suscite en revanche le scepticisme en Turquie et en Israël, où l'on craint qu'il ne soit "exploité" par Damas.
Recevant John Kerry à Jérusalem, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ainsi affirmé que ce texte "serait jugé à l'aune de ses résultats", à savoir la destruction des armes chimiques syriennes. Selon lui, la diplomatie "doit être accompagnée d'une menace militaire crédible".
"Ne vous trompez pas, nous n'avons évacué aucune option", lui a répondu le secrétaire d'Etat américain, assurant que la menace de frappe reste "réelle".