Une branche d'Al-Qaïda, l'"Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL), a revendiqué dimanche la vague d'attentats qui a fait plus de 70 morts en Irak pendant la fête de fin du ramadan. Les Irakiens ont exprimé leur colère face à ces attaques, dénonçant l'incapacité des autorités à préserver le pays.
"L'Etat islamique s'est mobilisé (...) à Bagdad, dans (les provinces) du sud et d'autres pour envoyer un message de dissuasion au troisième jour de l'Aïd el-Fitr", en réponse à des opérations des forces de sécurité irakiennes, a affirmé l'EIL dans un communiqué publié sur des sites djihadistes. Les chiites "ne connaîtront la sécurité ni la nuit ni le jour, ni le jour de l'Aïd ni aucun autre", a ajouté l'EIIL.
La communauté internationale a condamné ces attentats, mais la plupart des dirigeants irakiens, notamment le Premier ministre Nouri al-Maliki, sont restés silencieux.
Ramadan le plus sanglant depuis 2008
L'Irak a connu son mois de ramadan le plus sanglant depuis 2008, avec plus de 800 personnes tuées, selon un bilan établi par l'AFP.
Samedi, pendant que les Irakiens célébraient l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois sacré du jeûne pour les musulmans, 74 personnes ont péri et plus de 320 ont été blessées.
A Bagdad, théâtre de la majorité de ces attaques, 11 attentats coordonnés à la voiture piégée ont fait 47 morts, ont dit des sources policières et médicales.
Evasions
Les Etats-Unis ont qualifié les auteurs des attentats d'"ennemis de l'islam" et rappelé qu'une prime de 10 millions de dollars était offerte pour toute information permettant de "tuer ou capturer Abou Bakr al-Baghdadi", le chef de l'Etat islamique en Irak et au Levant.
La vague de violences est survenue quasiment trois semaines après deux assauts spectaculaires menés par ce groupe contre deux prisons irakiennes, qui ont permis la libération de plusieurs centaines de détenus, dont de hauts responsables du réseau extrémiste.
Des experts ont souligné que ces évasions ajoutaient à la défiance de la population vis-à-vis du gouvernement, déjà accusé d'incurie face à la recrudescence des attentats ces derniers mois et qui se voit aussi reprocher son incapacité à fournir des services de base.
La vague de violences depuis le début de l'année est encouragée, selon des analystes, par la montée de la colère chez la minorité sunnite, qui a organisé en décembre des manifestations pour dénoncer les discriminations dont elle se dit victime.