Le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé mardi un renforcement de la sécurité à la veille de Noël. Il cherche ainsi à rassurer ses compatriotes, gagnés par l'inquiétude après trois attaques sanglantes en trois jours, dont une liée à l'islamisme radical. Une personne blessée à Nantes est finalement décédée.
Le président François Hollande a une nouvelle fois appelé à "ne pas céder à la panique" et à faire preuve d'un "très grand sang-froid". Il a dans le même temps annoncé qu'une personne blessée dans l'attaque de Nantes était décédée.
MM. Valls et Hollande ont assuré que les trois attaques n'étaient pas liées, alors qu'un début d'angoisse commence à gagner le pays.
S'exprimant à l'issue d'une réunion d'urgence des ministres concernés, Manuel Valls a notamment annoncé le déploiement supplémentaire de 200 à 300 militaires. Ils s'ajouteront à 780 hommes déjà mobilisés dans le cadre d'un dispositif de sécurité antiterrorisme. Les patrouilles vont aussi être renforcées dans les zones commerciales, les centres-villes, les gares et les réseaux de transport.
Un homme d'une quarantaine d'années armé de deux fusils à pompe et d'un couteau a été arrêté mardi à l'aube dans ce contexte près du marché de Forville, à Cannes.
Le Premier ministre a par ailleurs estimé qu'il ne fallait pas faire "d'amalgame" et avancé que la succession de ces attaques à la veille des fêtes de fin d'année pourrait être expliquée par des réactions "mimétiques".
Ces déclarations mesurées sont intervenues alors que, selon les premières informations, l'homme qui a lancé sa camionnette contre des piétons sur un marché de Noël à Nantes lundi soir, faisant neuf blessés et un tué, n'était pas un "marginal".
L'automobiliste âgé de 37 ans s'est donné plusieurs coups de couteau avant d'être arrêté. Selon une source proche du dossier, il était en proie à des "problèmes d'alcoolisme nécessitant un suivi psychologique". Il avait été impliqué dans une affaire de vol et recel en 2006.
Le mobile de l'islamisme radical semble établi selon les enquêteurs dans le cas de la première attaque, lorsqu'un homme de 20 ans a blessé samedi trois policiers au couteau en criant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) à Joué-Lès-Tours (centre-ouest) avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
Le lendemain, un "déséquilibré", selon les autorités, a projeté également aux cris d'"Allah Akbar" son véhicule sur des piétons à Dijon, faisant treize blessés. L'homme âgé de 40 ans dit avoir agi seul, ému par la souffrance des enfants palestiniens et tchétchènes.
Ce schizophrène de longue date a fait pas moins de 157 séjours volontaires en unité psychiatrique entre février 2001 et novembre 2014.
M. Valls a reconnu qu'il y avait "une menace d'une ampleur jamais égalée". Il a estimé que "1200 individus" vivant en France étaient "concernés par le djihad".