"Les Américains en ont plus qu'assez" de leur classe politique, a déclaré Barack Obama. S'exprimant au lendemain du compromis de dernière minute sur le relèvement du plafond de la dette, le président américain a invité les parlementaires à s'entendre sur un budget durable.
Il les a aussi exhortés à s'attaquer aux réformes de l'immigration et de l'agriculture. Les événements des deux dernières semaines à Washington, a-t-il poursuivi, ont infligé des dégâts "totalement inutiles" à l'économie américaine.
"Maintenant que l'administration a rouvert et que cette menace pour l'économie est levée, nous devons tous cesser de nous focaliser sur les lobbyistes, les blogueurs, les animateurs de radio et les militants professionnels qui profitent des conflits pour nous concentrer sur ce que la majorité des Américains nous ont envoyés faire ici", a expliqué Barack Obama.
La loi que le président américain a promulguée mercredi n'apporte qu'une solution temporaire. elle ne résout en rien la question du contrôle des dépenses fédérales ni celle du déficit budgétaire qui divisent profondément républicains et démocrates.
Elle permet le financement des services fédéraux jusqu'au 15 janvier. Elle autorise le Trésor à emprunter jusqu'au 7 février, en lui laissant une marge de manoeuvre supplémentaire si le Congrès ne parvient pas à un accord définitif au début de l'an prochain.
Le compromis ne tient pas compte de la principale demande des républicains qui voulaient remettre en cause l'ensemble de la réforme du système de santé, dite "Obamacare".
Des viennoiseries
Les déclarations du président démocrate n'ont toutefois guère impressionné les républicains. Certains élus ont promis au président de nouvelles heures difficiles. Pourtant, le parti est fragilisé après ce bras de fer et l'opinion publique lui impute la responsabilité de la crise.
Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires des services publics ont repris le travail jeudi. Le vice-président Joe Biden a même apporté des viennoiseries aux membres de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), tandis que le secrétaire à l'Agriculture Tom Vilsack accueillait le personnel de son ministère.
Effet sur la croissance
La croissance économique américaine sera sans doute inférieure à ce qui était initialement prévu en raison de l'érosion de la confiance provoquée par la crise politico-budgétaire de ces deux dernières semaines à Washington.