Des militants de Greenpeace, parmi les trente bloqués pendant trois mois en Russie après une action dans l'Arctique avant d'être amnistiés, ont demandé samedi des excuses. Ils ont dénoncé une "agression dénuée de sens" et annoncé la poursuite de la lutte pour sauver l'Arctique.
Camila Speziale, une militante argentine de Greenpeace amnistiée par la Russie, a estimé samedi que Moscou devait des excuses aux 30 membres de l'équipage de l'association arrêtés.
"La Russie nous doit des excuses à tous", a-t-elle affirmé à des journalistes à son arrivée à l'aéroport international d'Ezeiza, près de Buenos Aires, en compagnie d'un autre militant argentin de l'ONG, Hernan Perez Orsi.
Camila Speziale, 21 ans, a notamment raconté avoir particulièrement mal vécu "l'isolement qui s'est ajouté à un fort sentiment d'injustice".
Ces deux militants et 28 autres membres de l'équipage du navire de Greenpeace Arctic Sunrise, dont un Suisse et quatre Russes, avaient été arrêtés le 19 septembre après une action contre une plate-forme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique visant à dénoncer les risques de l'exploitation d'hydrocarbures dans cette zone aux écosystèmes particulièrement fragiles.
Cette action leur a valu d'être dans un premier temps inculpés de piraterie, un crime passible de 15 ans de prison maximum. Ce chef d'inculpation a été requalifié par la suite en "hooliganisme", délit qui leur faisait encourir jusqu'à sept ans de détention.
D'abord détenus à Mourmansk, au-delà du cercle polaire, ils avaient été ensuite transférés à Saint-Pétersbourg, avant d'être remis en liberté sous caution en novembre et finalement de bénéficier d'une amnistie votée la semaine dernière par le Parlement russe à l'occasion des 20 ans de la Constitution.
Hernan Perez Orsi, âgé de 40 ans, a dénoncé "une agression démesurée et violente dénuée de sens" de la part des autorités russes. "Ils ont voulu faire de nous un exemple, des boucs-émissaires".
"Tous savaient que nous étions complètement innocents. Ils m'ont enlevée de manière illégale dans les eaux internationales, pas en Russie. Nous avons accepté l'amnistie parce que c'était le seul moyen de revenir", a poursuivi Camila Speziale.