Les inspecteurs de l'ONU sont partis vers le site de l'attaque chimique présumée imputé au régime syrien près de Damas où ils doivent entamer leur enquête. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne estiment toutefois qu'il est déjà trop tard.
Un photographe de l'AFP a vu les inspecteurs partir à bord d'un convoi de cinq voitures, escorté par les services de sécurité syriens. Ils doivent se rendre notamment dans la région de la Ghouta orientale, où l'opposition et les pays occidentaux accusent l'armée d'avoir tué des centaines de civils dans une attaque à l'arme chimique la semaine dernière.
La mission, dirigée par le Suédois Aake Sellström, était arrivée à Damas le 18 août pour enquêter sur des allégations concernant d'autres attaques présumées dans le pays plus tôt cette année. Mais trois jours après, l'armée a mené une offensive à l'est et à l'ouest de Damas, qui a fait plus de mille morts selon l'opposition syrienne.
Craintes américaines
"Chaque heure compte. Nous ne pouvons pas nous permettre de délai supplémentaire", a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors d'une visite à Séoul. "Nous ne pouvons pas laisser impuni ce qui apparaît être un crime grave contre l'humanité", a-t-il dit, réclamant une fois de plus que les experts aient "un accès libre" au site et puissent travailler "sans entrave".
Le régime de Damas a donné le feu vert à cette mission mais Washington et Londres ont déploré que le régime syrien ait tardé à autoriser les experts de l'ONU à se rendre sur place, permettant la disparition de preuves.
Mise en garde russe
De son côté, la Russie a mis en garde les Etats-Unis contre les conséquences "extrêmement graves" d'une possible intervention militaire en Syrie sur une région "où des pays comme l'Irak ou la Libye sont toujours déstabilisés".
Le président syrien Bachar al-Assad a quant à lui qualifié d'"insensées" les accusations occidentales sur l'attaque chimique perpétrée par son régime. Il a prévenu les Etats-Unis que leur projets d'intervention militaire en Syrie étaient voués à l'"échec" dans une interview au quotidien russe Izvestia.