Plus de 600 civils ont été évacués sous les tirs dimanche par l'ONU des quartiers assiégés de la ville syrienne de Homs. Les évacuations se sont déroulées malgré les violences qui ont perturbé la première opération humanitaire du genre en 20 mois dans cette cité dévastée par la guerre.
Le gouverneur de la province a confirmé qu'au moins 600 civils ont pu être évacués. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé de son côté que des "centaines" de civils ont été évacués, en application d'un accord, sous l'égide de l'ONU, entre l'armée et les rebelles. Ceux-ci sont retranchés à l'intérieur d'une dizaine de quartiers assiégés depuis plus de 600 jours.
De nombreuses personnes - femmes, enfants et hommes âgés - sont descendues de bus à leur sortie de ces quartiers, l'air visiblement épuisé, selon des images diffusées par la chaîne de télévision Al-Mayadeen, basée à Beyrouth. Les images ont aussi montré des enfants au visage pâle, certains les yeux très cernés.
Une équipe de l'ONU et du Croissant-Rouge arabe syrien a mené cette opération grâce à un cessez-le-feu de trois jours décrété vendredi dernier, mais qui avait été violé samedi déjà. L'ONU et le Croissant-Rouge ont reçu pour mission de porter secours à 2500 civils pris au piège et confrontés depuis des mois à la faim.
Vendredi, 83 civils avaient été évacués. La télévision d'Etat a indiqué que cette opération s'était déroulée "malgré les tirs de groupes terroristes armés", en référence aux rebelles.
L'OSDH et des militants anti-régime ont, eux aussi, fait état de tirs contre le quartier de Qarabis. Les militants ont accusé les milices pro-régime des tirs. Les informations provenant de Syrie ne peuvent toujours pas être vérifiées de manière indépendante.
Samedi, l'opération avait été perturbée par des tirs de balles et d'obus sur un convoi du Croissant-Rouge syrien transportant de l'aide dans le Vieux Homs. Les attaques avaient fait cinq morts et une vingtaine de blessés parmi les habitants.