Des témoignages d'ex-membres d'Aube dorée et un rapport judiciaire mettent en lumière les actions criminelles du parti néonazi grec qui a fait l'objet d'un coup de filet de la police ce week-end. Parmi ces actions figurent des opérations coordonnées de tabassage.
Des "milices d'assaut" avaient été constituées par le parti néonazi. Elles s'en prenaient en particulier aux immigrants pakistanais ces dernières années, selon les témoignages de deux ex-membres du parti, a rapporté la presse grecque.
"J'ai participé à plusieurs reprises à des actions auxquelles prenaient part 50 à 60 motos, avec deux personnes sur chacune. Celui qui était à l'arrière tenait un bâton avec le drapeau grec et frappait tous les Pakistanais qu'il rencontrait", a révélé un de ces ex-militants.
Aube dorée dispose d'une "structure strictement hiérarchisée, le dirigeant étant tout-puissant, selon le "Führerprinzip" imaginé par Hitler. (...) Aube dorée a commencé ces attaques en 1987, tout d'abord contre des immigrés et ensuite contre des Grecs", révèle le rapport du vice-procureur de la cour suprême, Charalambos Vourliotis, consulté par l'AFP.
Témoins protégés
Ce document précise que le parti, "dont les membres bénéficient d'un entraînement de type militaire, surtout dans des régions de l'Attique (agglomération d'Athènes) (...), a commis des dizaines d'actions criminelles". La liste comprend deux homicides volontaires, trois tentatives d'homicide et de nombreuses attaques contre des immigrés.
La police poursuivait lundi ses perquisitions dans des locaux d'Aub doré et recherchait des caches d'armes. Ce week-end, elle a arrêté le dirigeant et fondateur du parti Nikos Michaloliakos ainsi que six de ses 18 députés et une quinzaine de ses membres.