Les députés irakiens ont élu mardi Salim al-Joubouri président du Parlement, poste traditionnellement occupé par un sunnite. Après une première séance désastreuse et deux reports, ils ont ainsi ouvert la voie à la formation d'un gouvernement.
Il s'agit d'une étape cruciale face à l'offensive d'insurgés sunnites qui menace le pays de partition. Salim al-Joubouri, député de Diyala qui se présentait sur une liste indépendante, a remporté 194 des 273 votes, a annoncé le président par intérim de l'assemblée Mahdi Hafez.
Plusieurs capitales étrangères, l'ONU ou le grand ayatollah Ali al-Sistani avaient mis en garde contre le "chaos" si les députés ne parvenaient pas à dépasser leurs divisions.
Les députés doivent désormais élire le président de la République, qui désignera ensuite le Premier ministre. Selon une règle non écrite, la présidence de la République revient à un Kurde et le poste de Premier ministre revient à un chiite (communauté majoritaire).
Le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis huit ans et dont le bloc est arrivé largement en tête du scrutin du 30 avril, a déjà prévenu qu'il n'entendait pas céder la place.
Sur le terrain, les forces de sécurité ont reconquis la partie sud de Tikrit, dans l'une des rares avancées depuis la fulgurante offensive des insurgés lancée le 9 juin.
Un colonel de l'armée a indiqué que l'académie de police et un hôpital avaient été repris. Ahmed Abdoullah Joubouri, gouverneur de la province de Salaheddine, a ajouté que les forces gouvernementales s'étaient aussi emparées du siège du gouvernorat.
La situation dans le pays, rendue critique par l'offensive jihadiste, est aggravée par les volontés indépendantistes dans la région autonome du Kurdistan, qui a pris le contrôle de territoires disputés avec Bagdad.