Bamako fera tout pour retrouver les assassins des deux Français

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a pris l'engagement de "tout faire" pour retrouver les assassins des deux journalistes français froidement abattus dans le nord du Mali. Des opérations sont en cours dans la région pour localiser les tueurs.

"Aujourd'hui même, nous avons ouvert une enquête judiciaire sur ces assassinats. Et ce soir des enquêteurs français sont attendus ici pour travailler main dans la main avec leurs collègues maliens", a déclaré le chef de l'Etat malien en recevant à Bamako des membres de la direction de Radio France Internationale (RFI) où travaillaient les deux journalistes..

"Nous partageons le choc, nous aussi nous sommes submergés par l'émotion" provoquée par l'assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a-t-il affirmé, ajoutant en larmes: "RFI dans notre pays a non seulement des auditeurs, mais des membres d'une même famille".

Distinction posthume

Il a annoncé qu'il assisterait lundi soir à une cérémonie en l'honneur des deux journalistes pour "s'incliner sur (leurs) dépouilles" et qu'il les décorerait à titre posthume au nom du Mali.

Evoquant la situation à Kidal, à plus de 1500 kilomètres au nord-est de Bamako, où les journalistes ont été tués juste après leur enlèvement, le président malien a déclaré: dans cette ville, "nos forces de sécurité sont confinées, l'arme au pied, Kidal échappe aujourd'hui à notre contrôle".

"Il faut que la souveraineté du Mali sur Kidal soit une réalité (...), je veux que tout le monde prenne ses responsabilités", a-t-il dit.

Remonter la trace

L'entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué que les militaires français disposent "d'indications permettant de remonter la trace" des assassins.

Les corps de Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été ramenés de Kidal dimanche soir à Bamako. Leur rapatriement en France était prévu lundi soir.

De nombreuses zones d'ombre demeurent sur les causes et les circonstances de la mort des deux journalistes, enlevés en plein jour dans une ville qui est une zone de non-droit ouverte aux groupes armés de toutes sortes.

Selon Ambéry Ag Rhissa, représentant du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) que les journalistes venaient d'interviewer et qui a assisté à l'enlèvement, les agresseurs parlaient tamashek, la langue des Touareg.

/SERVICE


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