Les violences se sont poursuivies ce week-end en Thaïlande, faisant au moins quatre morts et des dizaines de blessés. Les manifestants anti-gouvernementaux ont annoncé le lancement d'une grève générale pour lundi, mais n'ont pas pu prendre le contrôle du siège du gouvernement, comme ils l'avaient annoncé.
Les protestataires, qui réclament le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra, n'ont pas réussi à forcer les barrages de sécurité autour de "Government House".
Les forces de l'ordre ont systématiquement repoussé par des gaz lacrymogènes et des canons à eau les assauts répétés des manifestants, qui ont déplacé les blocs de béton et cisaillé les rouleaux de fil barbelé devant le bâtiment. Devant une autre entrée, un sit-in pacifique était organisé.
Des sources médicales ont fait état de 47 blessés dans la journée de dimanche. La nuit précédente avait été plus violente, avec quatre morts et une soixantaine de blessés et des affrontements avec des armes à feu ou des armes blanches dans l'est de la capitale thaïlandaise.
Au total, le nombre des manifestants antigouvernementaux, qui se sont rassemblés dans huit endroits de Bangkok, a été estimé à 70'000, contre près de 180'000 il y a une semaine.
Le meneur de l'opposition, SuthepThaugsuban, a de son côté assuré que les contestataires s'étaient rendus maîtres d'une dizaine d'agences officielles de l'administration et qu'un million de personnes étaient descendues dans les rues de Bangkok.
M. Suthep a aussi annoncé avoir rencontré la cheffe du gouvernement, mais qu'aucun accord n'en était sorti pour mettre fin à la crise. "Yingluck n'a répondu à rien (...) Nous maintenons nos plans. Cela sera fini dans deux jours", a-t-il dit à la télévision.
La crise politique a éclaté quand le parti au pouvoir a tenté de faire passer une loi d'amnistie qui aurait annulé la condamnation pour corruption de Thaksin Shinawatra, ex-Premier ministre en exil et frère de l'actuelle cheffe de gouvernement.
