Le gouvernement du Bangladesh a ordonné "une action judiciaire" contre le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus. Le fondateur de la Grameen Bank, pionnière dans le microcrédit, est accusé de fraude fiscale.
Le gouvernement mené par le Premier ministre Mme Sheikh Hasina lui reproche de ne pas avoir payé des impôts sur les royalties de ses livres et sur les cachets de ses conférences à l'étranger. Le bureau de Muhammad Yunus dément ces accusations.
L'Etat a demandé à l'administration fiscale, à la banque centrale et aux régulateurs bancaires d'agir selon "les lois existantes", a annoncé en début de semaine le secrétaire du cabinet, Musharraf Hossain Bhuiyan.
Relations tendues depuis 2011
M. Yunus est en délicatesse avec les autorités de Dacca depuis 2011, lorsqu'il avait été poussé à démissionner par le gouvernement après un long bras de fer juridique. Son départ était motivé officiellement par son âge, qui dépassait celui maximal pour la retraite.
Selon les observateurs, l'influence considérable au Bangladesh de la Grameen Bank, qui a aujourd'hui des activités dans les panneaux solaires, la téléphonie mobile et d'autres biens de consommation, a suscité la convoitise du pouvoir politique. Sheikh Hasina aurait également été contrarié par une tentative de M. Yunus d'entrer en politique, en 2007.