Les services secrets allemands tentent de convaincre leurs homologues européens de signer un accord dans lequel ils s'engageraient à ne pas s'espionner mutuellement. L'information émane du quotidien "Süddeutsche Zeitung" à paraître vendredi. Trois rencontres confidentielles auraient eu lieu ces derniers mois à Berlin.
Cet accord interdirait aussi bien l'espionnage politique que l'espionnage économique, précise le journal bavarois.
Berlin vise particulièrement les services britanniques de surveillance GCHQ, pointés du doigt dans les documents révélés au grand jour par Edward Snowden, l'ancien consultant de l'agence américaine NSA, pour leur interception de communications téléphoniques et de courriers électroniques en Allemagne.
Les services secrets français seraient, eux, particulièrement redoutés pour leur espionnage économique ciblé, selon le journal.
L'accord envisagé laisserait toutefois la possibilité de procéder à des écoutes dans des cas strictement définis: lutte contre le terrorisme ou contre la propagation des armes de destruction massive.
L'idée d'un accord européen était née d'un projet similaire entre l'Allemagne et les Etats-Unis, qui serait sur le point de capoter en raison des réticences américaines, selon la presse allemande, même si des deux côtés, on assure que les négociations se poursuivent.
D'autres membres de l'UE avaient demandé à participer aux négociations pour bénéficier également de ce texte, mais Berlin avait refusé, trouvant les pourparlers bilatéraux avec Washington déjà suffisamment compliqués comme cela, rapporte le journal.
Les services secrets allemands du BND avaient alors invité leurs homologues européens à des négociations formelles. La chancelière Angela Merkel avait suggéré que soient établis des "standards européens communs pour les services secrets", et confié aux services secrets allemands la tâche de les négocier, a indiqué une porte-parole du gouvernement allemand au "Süddeutsche Zeitung".