Des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram ont enlevé l'épouse d'un vice-premier ministre camerounais et un chef traditionnel lors d'une double attaque dans l'extrême-nord du Cameroun. Six personnes ont été tuées lors de ces assauts, a-t-on appris de sources concordantes.
Tôt ce matin, il y a eu "deux attaques simultanées" à Kolofota, localité proche de la frontière avec le Nigeria, visant "le palais du sultan de Kolofata, Seiny Boukar Lamine, et la maison d'Amadou Ali", vice-premier ministre chargé des relations avec le Parlement, a expliqué un proche de la famille du sultan.
"Quatre personnes, dont le petit frère du sultan ont été tuées, alors que le sultan, son épouse et ses enfants ont été enlevés", a rapporté ce proche s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Selon une source policière, "quatre civils et deux gendarmes ont été tués" lors des attaques attribuées à Boko Haram, dont les combattants ont également dérobé des véhicules.
"Les avions de chasse sont entrés en scène. Il y a eu des bombardements dans la zone", après cette attaque a indiqué un officier de police. Aucun bilan d'éventuelles victimes de ces bombardements n'était disponible dimanche en fin de journée.
La situation est extrêmement tendue actuellement dans l'extrême-nord du Cameroun où les islamistes nigérians multiplient des attaques contre des militaires et des civils. Jeudi soir, deux militaires camerounais ont été tués dans cette région lors d'un affrontement avec des combattants de Boko Haram qui ont attaqué un village frontalier.
Le Cameroun, comme d'autres pays de la région, a renforcé récemment sa lutte contre Boko Haram, après l'indignation internationale qui avait suivi l'enlèvement de plus de 200 lycéennes nigérianes le 14 avril.
Depuis 2009, les insurgés de Boko Haram mènent au Nigeria une sanglante insurrection qui a fait des milliers de morts (plus de 2000 depuis début 2014) et qui déborde sur les pays voisins.