Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit samedi prêt à demander la mise en place d'une enquête internationale indépendante sur les suspicions de crimes de guerre pendant le conflit contre les séparatistes tamouls si le gouvernement sri-lankais ne conclut pas sa propre enquête d'ici mars 2014. Le Sri Lanka s'est opposé à une telle mesure.
David Cameron a été le dirigeant le plus critique envers la situation des droits de l'homme au Sri Lanka pendant le sommet du Commonwealth qui s'est tenu vendredi à Colombo.
L'événement généralement assez consensuel a été marqué par la controverse sur l'écrasement sanglant de la rébellion des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul en 2009, après 26 ans de guerre civile, et les conditions de l'occupation militaire du nord du pays depuis cette date.
"Que les choses soient claires, si une enquête n'est pas achevée d'ici mars, je mettrai à profit notre siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour travailler avec la Commission des droits de l'homme de l'ONU et demander la tenue d'une enquête internationale indépendante", a dit David Cameron.
La Commission des droits de l'homme doit se réunir en mars pour examiner la réponse du Sri Lanka aux accusations de violations des droits de l'homme et de crimes de guerre.
Le président sri-lankais Mahinda Rajapaksa, qui a refusé par le passé de laisser les employés de l'ONU accéder aux zones de guerre, a assuré avant le sommet du Commonwealth n'avoir "rien à cacher". Mais son entourage a encore laissé entendre samedi qu'il s'opposerait à une enquête internationale. Il avait dénoncé récemment des "ingérences" et des chiffres de victimes "exagérés".
En 2009, quelque 300 000 civils avaient été pris au piège sur une plage pendant l'assaut final lancé par l'armée sri-lankaise contre les Tigres. Selon les experts de l'ONU, 40 000 non combattants avaient été tués, en grande majorité par les bombardements de l'armée.