Accident minier en Turquie: une manifestation dégénère

La Turquie était assommée jeudi par la catastrophe minière qui a fait au moins 282 morts, une tragédie pour laquelle le gouvernement est mis en cause et visé par des appels à la grève. Face à la contestation, la police a fait usage de gaz lacrymogènes contre une manifestation de 20'000 personnes dans l'ouest du pays.

La police a tiré pour disperser la foule qui dénonçaient à Izmir la négligence du gouvernement dans l'accident, a rapporté l'agence de presse turque Dogan. Le président d'un des principaux syndicats d'ouvriers du pays a été hospitalisé.

En dépit des efforts des secouristes qui ont travaillé sans relâche, de nouveaux cadavres ont été extirpés des galeries de la mine de charbon de Soma, dans l'ouest du pays. Le bilan est toujours provisoire puisque 90 mineurs se trouveraient encore sous terre après l'accident provoqué par une explosion, selon les autorités.

C'est la pire catastrophe minière qu'ait connue la Turquie et le bilan devrait encore s'élever car les chances de retrouver des survivants sont quasiment nulles. "Nous n'avons pas retiré de mineurs vivants (du puits) ces douze dernières heures", a admis le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz.

Massacre de Soma

Les familles ont commencé jeudi à retirer les corps de leurs proches entreposés dans une morgue improvisée de Kirkagaç, une bourgade située à quelques kilomètres de Soma. Accompagnés par la police, les parents entreprenaient la douloureuse tâche d'identifier leurs proches et de récupérer ensuite leur dépouille.

A Soma, des haut-parleurs ont égrené les noms des 282 mineurs tués dans une explosion. Pendant ce temps, des pelleteuses creusaient des fosses communes pour accueillir les cadavres.

Les syndicats de la fonction publique ont appelé à la grève jeudi pour dénoncer la responsabilité et la négligence du gouvernement dans ce qu'ils appellent le "massacre de Soma". Plusieurs syndicats d'ouvriers ont en outre demandé à leurs militants de ne pas se rendre sur leur lieu de travail, de porter des vêtements noirs et de manifester leur colère contre l'Etat.

/ATS


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