Saint-Jacques-de-Compostelle s'apprête ce lundi à rendre hommage aux 79 victimes de l'accident du train à grande vitesse qui a déraillé mercredi près de la ville de pélerinage. Dimanche, son conducteur, Francisco Garzon avait été inculpé d'homicide par imprudence.
La cérémonie aura lieu à 19h00 dans la cathédrale de Saint-Jacques en présence du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, originaire de la ville, de plusieurs ministres, ainsi que du prince héritier Felipe et de l'infante Elena.
Francisco Garzon, 52 ans, a comparu dimanche soir devant un juge d'instruction. Il a été inculpé peu après pour 79 faits d'homicide par imprudence et relâché sous contrôle judiciaire en attendant son procès.
L'homme avait été arrêté au lendemain de la catastrophe, l'un des plus graves accidents ferroviaires jamais survenus en Europe. Soixante-dix personnes sont toujours hospitalisées, dont 22 dans un état critique. Le juge Luis Alaez l'a inculpé de "79 chefs pour homicide et de multiples infractions pour coups et blessures, tous commis par imprudence professionnelle".
Le conducteur a été entendu pendant deux heures à huis clos par le magistrat instructeur. Selon les médias, il aurait admis avoir roulé trop vite dans le virage serré où s'est produit l'accident, à l'entrée de Saint-Jacques-de-Compostelle, invoquant un moment d'inattention.
Son contrôle judiciaire est soumis à des règles strictes. Francisco Garzon devra pointer régulièrement au tribunal, rendre son passeport et ne pas conduire de trains. L'enquête devra également déterminer si le train, les voies ou les systèmes de sécurité sont en cause.
La Renfe, la compagnie espagnole des chemins de fer, l'Adif, qui gère et entretient les infrastructures ferroviaires du pays, et deux compagnies d'assurance, toutes parties prenantes du procès, n'ont pas demandé que le conducteur du train soit placé en détention provisoire, a indiqué le tribunal dans un communiqué.