Un homme de 19 ans, présenté comme un militant d'extrême gauche, était dans un état désespéré jeudi après avoir été agressé la veille au soir dans un quartier très animé de Paris par trois skinheads, a-t-on appris de source policière. Les agresseurs ont pris la fuite.
Un jeune étudiant de 19 ans à Sciences Po Paris et membre du syndicat Solidaires, se trouvait jeudi en état de mort cérébrale à la suite d'une altercation mercredi avec des "skinheads" près de la gare Saint-Lazare à Paris.
Jeudi après-midi, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré que plusieurs personnes, "dont l'auteur probable" du coup, ont été interpellées. Au total, entre quatre et six personnes ont été arrêtées, selon différentes sources policières.
Le drame s'est produit mercredi vers 17h00 devant de nombreux témoins dans une rue piétonne proche des Grands Magasins et de la gare Saint-Lazare. "Soudain, un coup de poing est parti et le jeune a valsé contre le poteau... Les hommes avaient des crânes rasés, avec des vestes en cuir et des tatouages dans le cou", a raconté une femme présente sur les lieux, où une tache de sang était encore visible jeudi matin.
Acte "épouvantable"
Le ministre Manuel Valls a dénoncé "une violence qui porte la marque de l'extrême droite" et le président François Hollande a "condamné avec la plus grande fermeté l'agression" commise "dans une altercation avec un groupe de skinheads".
Le leader des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (extrême droite) Serge Ayoub a démenti toute implication de son groupe. Il en a fait porter la responsabilité à cinq militants d'extrême gauche qui auraient "pris à partie" trois jeunes hommes ayant "le malheur d'avoir les cheveux trop courts et une marque de blouson qui déplait à d'autres".
Le Front national (extrême droite) a de son côté rejeté tout amalgame entre les agresseurs et le parti. Sa présidente, Marine Le Pen, a dénoncé un acte "épouvantable".
Réactions en Suisse aussi
En Suisse, SUD Etudiant/Précaire, un syndicat de défense des étudiants et des jeunes travailleurs précarisés, a estimé dans un communiqué que c'est "un jour noir pour le syndicalisme étudiant". Le syndicat a ajouté que "cet acte barbare dévoile l'état de violence qui règne contre les militants de l'égalité".