Sept mois après l'ouragan Sandy, le maire de New York a dévoilé mardi un ambitieux projet pour mieux protéger la ville et ses quelque 800 km de côtes contre les effets du changement climatique, d'un coût estimé à près de 20 milliards de dollars.
"Notre ville sera dans les prochaines années plus vulnérable face aux inondations", a lancé Michael Bloomberg lors d'une conférence de presse, évoquant en particulier "la hausse des températures et du niveau des océans".
D'ici à 2050, 800'000 New-Yorkais vivront dans des zones inondables, qui couvriront le quart de la surface de la ville de 8,3 millions d'habitants, a-t-il souligné. "Sandy a coûté 19 milliards (...) mais une tempête similaire en 2050 pourrait coûter 90 milliards de dollars".
Murs anti-crue
M. Bloomberg a préconisé la construction d'une série de murs anti-crue amovibles dans le sud de Manhattan, le renforcement ou la création de dunes le long des côtes les plus exposées à Staten Island, Brooklyn et dans les Rockaways (Queens) et la création de digues et autres dispositifs de protection dans les endroits particulièrement vulnérables. Certains pourront faire selon lui jusqu'à 6 mètres de haut, et s'intégrer dans des projet surélevés.
New York compte quelque 835 km de côtes, et M. Bloomberg a déclaré qu'il n'était pas question de les abandonner, alors que ces dernières années, des millions ont été dépensés pour leur revitalisation.
Quelque 400'000 personnes habitent déjà dans des zones à risques, représentant 270'000 emplois, a-t-il souligné.
"Certaines des protections pour les zones cotières seront peut-être controversées. Certaines peut-être bloqueront la vue", a-t-il dit. Mais l'alternative c'est d'être inondé, ou pire. (...) Si nous voulons sauver des vies et protéger nos communautés, nous allons devoir vivre avec de nouvelles réalités".
Gros rapport
Les préconisations de M. Bloomberg font partie d'un rapport de 438 pages publié mardi, qui inclut les analyses d'un groupe de scientifiques étudiant pour la ville les effets du changement climatique.
En 2009, ces scientifiques estimaient que les eaux autour de New York pourraient monter de 5 à 12 cm d'ici à 2020. Ils parlent désormais de 10 à 20 cm, et de 30 cm à 60 cm en 2050. 8% de la zone côtière pourrait alors être régulièrement inondée, simplement par la marée.
La température pourrait en 2050 dépasser 32°C, 57 jours par an à New York, contre 18 jours actuellement. Certaines tempêtes extrêmes pourraient générer une brutale montée des eaux de près de 6m, dépassant le record de 4,2 mètres établi par Sandy.