La Grande-Bretagne et les Pays-Bas donnent ce jeudi le coup d'envoi des élections européennes. Les deux pays devraient offrir un avant-goût du vent de contestation attendu à travers le continent en offrant la victoire à des partis rangés à l'extrême droite et hostiles à l'UE.
Après une campagne dont les sondages montrent qu'elle n'a guère passionné les électeurs, environ 380 millions d'Européens sont appelés à voter dans les 28 pays membres de l'Union européenne pour élire les 751 députés qui les représenteront au Parlement européen.
Sur un continent peinant à se relever de la crise de 2008, avec persistance d'une croissance économique atone et d'un chômage élevé sur fond de politiques d'austérité, ces élections devraient se traduire par une poussée des formations hostiles aux décisions et au mode de fonctionnement actuel de l'UE.
En Grande-Bretagne, le parti de l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui prône un contrôle plus strict de l'immigration et une sortie de l'UE, est donné gagnant par les instituts de sondage. Il devrait reléguer les conservateurs au pouvoir à la troisième place, derrière l'opposition travailliste.
Un scénario identique est attendu aux Pays-Bas, où le parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders, hostile à l'islam et à l'UE, devrait s'imposer. Des sondages le créditent de 23% des intentions de vote.
Les Pays-Bas vont autoriser la publication dès jeudi soir des estimations à la sortie des urnes tandis que la Grande-Bretagne n'annoncera ses résultats que dimanche soir, une fois que le vote sera terminé dans l'ensemble de l'UE.
Malgré ces courants contraires, les quatre grands blocs traditionnels de la scène politique européenne - les conservateurs du PPE, les sociaux-démocrates, les libéraux de l'ALDE et les écologistes - devraient recueillir ensemble environ 70% des suffrages et continuer à orienter les décisions du Parlement européen. Celui-ci jouit désormais d'un pouvoir de "codécision" avec le Conseil européen depuis l'adoption du traité de Lisbonne en 2009.