Des hindouistes ont commencé vendredi à sacrifier des milliers d'animaux dans une zone reculée du Népal, en l'honneur d'une déesse et malgré les protestations d'ONG de défense des animaux. Cette cérémonie doit durer deux jours.
La fête a débuté à minuit sous haute surveillance policière dans le village de Bariyapur, près de la frontière indienne, avec le sacrifice inaugural d'une chèvre, un rat, un poulet, un porc et un pigeon. "C'est très festif, tout le monde est enthousiaste", a dit le prêtre Mangal Chaudhary, qui dirige la cérémonie, depuis le site des sacrifices situé près du temple consacré à la déesse Gadhimai.
"Les rituels se sont déroulés sans incident toute la matinée et nous avons maintenant commencé les sacrifices", a-t-il ajouté. Les fidèles devaient commencer par sacrifier des buffles, parqués par milliers dans un grand champ adjacent au site, avant de passer à d'autres animaux.
Sita Ram Yadav, un paysan de 55 ans qui a voyagé pendant trois heures pour atteindre le village, a estimé que l'ambiance ressemblait à celle d'un "carnaval" avec la présence de milliers de fidèles. "J'offre une chèvre à Gadhimai pour la protection de ma famille. Si l'on y croit, elle exauce vos voeux", a-t-il expliqué.
Quelque 1200 policiers ont été déployés dans le village et le champ où les sacrifices ont lieu, afin de contrôler la foule des spectateurs. Des croyants surexcités ont tenté d'escalader un mur haut de 1,50 mètre érigé autour du site et la police s'est activée pour empêcher tout heurt entre les hindouistes et les défenseurs des droits des animaux. La vente d'alcool a été interdite.
Quelque 300'000 animaux avaient été décapités ou égorgés lors de la précédente édition en 2009, faisant de l'événement le plus grand sacrifice d'animaux au monde jamais organisé sur un seul site.
Les défenseurs des animaux accusent les autorités du temple de "tirer profit de la croyance des gens (...) Elles extorquent de l'argent au nom de droits d'entrée, de parking etc..", dit Manoj Gautam, président de l'ONG Animal Welfare Network Nepal, venu pour protester contre ce rituel.
Une campagne avait été lancée pour interdire cette fête avec le soutien de l'actrice britannique Joanna Lumley et le renfort de Brigitte Bardot qui a écrit au président népalais pour qu'il mette fin à "une tradition cruelle".